MOSCOU: la lubie des palaces?

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MOSCOU, 4 juillet. (Par Olga Sobolevskaïa, commentatrice de RIA Novosti). Les groupes d'hôtellerie de luxe continuent de s'implanter dans la capitale russe.

En 2006, le Ritz-Carlton remplacera le Intourist qui se dressait jadis rue de Tver, l'année suivante l'emplacement laissé vide par l'hôtel Moskva sera comblé par le 5 étoiles Four Seasons. De son côté Conrad, de la chaîne Hilton, prépare un projet. Le Mariott, le Baltchoug et d'autres établissements haut de gamme accueillent déjà leurs clients.

L'offre suit la demande, c'est bien connu. Le tourisme d'affaires se développe en Russie, le grand business étranger est de plus en plus présent dans le pays. Les grandes villes, tout particulièrement Moscou et Saint-Pétersbourg, ont besoin d'hôtels de luxe. Le taux d'occupation de ces établissements est de 70-80 pour cent et même plus en pleine saison. Cependant, les faits sont là: pour que le tourisme international et intérieur puisse se développer massivement, il faut des hôtels plus modestes et meilleur marché. Des établissements 2 et 3 étoiles. Ce sont les plus recherchés par les touristes ordinaires et ils constituent une denrée rare en Russie.

Les hôtels de l'époque soviétique, construits dans les années 1950-1980, correspondant à la catégorie des 2-3 étoiles, sont moralement et physiquement désuets.

Les 150 hôtels moscovites, d'une capacité totale de 64.000 lits, ont quasiment épuisé leurs possibilités. On admet officiellement que 25 pour cent seulement du fond hôtelier sont conformes aux normes modernes. Ce sont principalement des 4-5 étoiles construits au cours des 7-10 dernières années, relève-t-on à la mairie de Moscou.

Il est envisagé de construire 61.700 lits dans la capitale d'ici 2010. En 2004-2005, de 14 à 15 hôtels d'une capacité de 5-6.000 lits ouvriront leurs portes. 90 autres établissements hôteliers de catégories diverses sont en chantier, en cours de réfection ou d'étude. Néanmoins...

Les 2 et 3 étoiles en chantier ou qui font l'objet de rénovations justifieront-ils les attentes des touristes en ce qui concerne le prix et le confort? Une Anglaise, enseignante à Durham, d'abord assez satisfaite de l'hôtel tout simple qu'elle avait choisi, a maugréé en apprenant que la nuit dans une chambre ordinaire était facturée 170 euros. Il y a de quoi en effet.

En ce qui concerne le nombre d'hôtels construits pour le tourisme de masse, c'est le flou. Les plans peuvent changer. C'est que les investisseurs préfèrent les projets globaux. Le Schéma général d'implantation d'hôtels dans la ville de Moscou d'ici à 2010 prévoit aussi le développement des territoires limitrophes, ce qui n'est économiquement justifié que lors de la réalisation de grands complexes et d'hôtels comportant plusieurs bâtiments. Dans ces ensembles on trouve généralement tout: magasins, structures récréatives, centres d'affaires, clubs de fitness, aires d'exposition sans déjà parler des cafés, restaurants et échoppes de souvenirs. Eriger ces géants dans la mégalopole est plus avantageux que de construire de petits hôtels qui, de plus, peuvent avoir des problèmes en ce qui concerne la publicité. Dans l'hôtellerie le retour sur investissement est assez long, pas moins de six ans. Or, les terrains à Moscou coûtent énormément cher. Par conséquent, investir dans de petits hôtels est assez risqué.

Pour ce qui est de l'industrie touristique à Moscou, personne ne doute qu'elle se développera. De nouveaux centres récréatifs et magasins à vocation touristique ouvrent leurs portes, des mesures sont prises pour améliorer encore les conditions de séjour des étrangers dans la capitale. Toutefois, les intérêts lucratifs du grand business peuvent faire obstacle à la construction de petits hôtels. Que le grand business souhaite réaliser de juteux profits, cela peut se comprendre. Mais à quel prix?

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