Armes importées: sujet douloureux du complexe militaro-industriel russe

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Les acquisitions d’armes à l’étranger, c’est l’un des thèmes les plus douloureux des usines d’armement en Russie. Dans son récent article, intitulé «Soyons forts: les garanties de la sécurité nationale pour le Russie», le premier ministre Vladimir Poutine a évoqué la nécessité d’effectuer des achats de certains systèmes et technologies nationales. Mais le nombre de contrats pour la livraison des armes importées est en train d’augmenter.

L’une des plus grandes transactions «étrangères» de ces dernières années serait le contrat pour l’achat des hélicoptères légers par le ministère russe de la Défense. Selon les termes de l'appel d'offres, le haut-commandement a l'intention d'acheter 45 hélicoptères légers multi-cibles. La valeur du contrat initial pour cette transaction dépasse les 200 millions de dollars.

Il s’agit des acquisitions des hélicoptères polyvalents légers AS350 et AS355 Ecureuil, fabriqués par la société européenne Eurocopter. La raison de cette acquisition est très simple: aucun des nouveaux hélicoptères russes de cette catégorie (Ka-226, Mi-34, «Ansat») n'est pas prêt pour la production en série à l’heure actuelle. Mais l'acquisition d'un si grand nombre d’appareils étrangers entre clairement en contradiction avec la position du premier ministre russe.

Cependant, la raison d’une telle décision est évidente: la Russie n’a pratiquement aucune expérience de production de ses propres hélicoptères légers (la Pologne était le principal producteur des célèbres hélicoptères Mi-2), et ce qui est encore plus important – les usines du complexe militaro-industriel russe n’ont toujours pas élaboré de moteur fiable pour des hélicoptères de classe légère. Aujourd’hui, les machines russes de cette classe sont équipées avec des moteurs d’importation.

Tout le monde a entendu parler des contrats pour l’achat de plusieurs types de drones en Israël et la construction de deux navires amphibies d’assaut de la classe Mistral en France, avec par la suite un projet de construction de deux autres navires de cette classe en Russie. Par ailleurs, les discussions sur la production sous licence des véhicules blindés italiens Iveco LMV M65 en Russie sont ouvertement menées.

Les affirmations de Vladimir Poutine dans son article vont exactement dans le sens du premier cas. L’acquisition d’une petite série d’appareils étrangers est destinée à obtenir l'expérience de leur exploitation, ainsi qu’à étudier leurs capacités techniques et leur équipement. Dans le même temps, les autorités mettent aujourd'hui l’accent sur des appareils de fabrication russe.

Le second cas ne peut être considéré comme une acquisition simple. Mais avec le Mistral, la Russie reçoit un certain nombre de technologies clés, notamment dans le domaine de la direction, du ciblage et des technologies de liaison.

L’accord sur la production des véhicules blindés italiens suscite également une controverse. De nombreux spécialistes du complexe militaro-industriel affirment que cela aurait été plus facile de moderniser les véhicules multi-cibles tout-terrain «Tigr» qui existent déjà.

Le procédé d’utilisation de la technologie étrangère, de la conception, ou du moins des composants importés, est répandue dans de nombreux pays du monde, et même dans des pays riches, comme les États-Unis. Cette situation est la conséquence par une forte hausse des coûts et de la complexité du processus de développement et de lancement dans la production des technologies modernes.

En plus des acquisitions déjà évoquées, le ministère de la Défense n’exclut pas l’apparition au sein des Forces aériennes de Russie des appareils militaires et de transport d’une capacité de 6 à 10 tonnes, qui pourraient prendre la relève des appareils légers An-26. Cela pourrait être, par exemple le modèle C-27J Spartan, conçu et réalisé par le groupe italien Alenia Aeronautica en collaboration avec le groupe américain Lockheed Martin. Il est fort possible que certains composants et des systèmes électroniques pour des aéronefs et hélicoptères de certaines classes pourront être importés à l’avenir par la Russie.

Mais globalement, la principale difficulté de création d’une coopération industrielle internationale en matière de la défense réside pour la Russie en un manque de partenaires fiables avec un fort potentiel scientifique et industriel, comme c’est le cas de la Grande-Bretagne pour les Etats-Unis. En conséquence, la Russie est obligée de compter sur elle-même dans le développement de toute une gamme d’appareils destinés à la défense. Et dans ces conditions, il est extrêmement important de déterminer quels domaines sa production doit couvrir complètement, et dans quel domaine il est possible d’utiliser des produits étrangers, peu importe leur pays d'origine.

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