Viktor Bout : « La justice américaine c’est une machine sans âme »

© Photo: EPAViktor Bout : « La justice américaine c’est une machine sans âme »
Viktor Bout : « La justice américaine c’est une machine sans âme » - Sputnik Afrique
S'abonner
En novembre 2011, l’homme d’affaires Viktor Bout a été reconnu coupable de complot dans l’affaire de vente des systèmes de missiles anti-aériens et accusé d’apporter une aide financière aux membres du groupe de rebelles colombien FARC. Bout a été arrêté en Thaïlande en 2008 et extradé vers les Etats-Unis deux ans plus tard. À ce jour, Bout affirme être victime de la propagande, dont une grande partie a été obtenue par le moyen d'œuvres littéraires fictives.

Viktor Bout a donné une interview exclusive à La Voix de la Russie.

Voix de la Russie : Croyez-vous que le film Lord of War avec Nicolas Cage a joué son rôle dans la cour, ou a été entièrement produit par le Service du contrôle des stupéfiants?

Viktor Bout : Je ne crois pas, je sais. Pour beaucoup de ceux qui ont vu le film sur moi, faire ma connaissance devient une sorte de trophée. Je suis un peu comme une proie pour eux, qui a été d’abord tuée, et ensuite photographiée pour la mémoire. Le problème, c'est que la vérité n’est pas vraiment importante pour eux. Ils croient bêtement tout ce qui a été dit dans les médias. Et en dépit de toutes leurs possibilités dans le domaine de la jurisprudence, ils ne peuvent pas dire la vérité. Et la vérité est très simple: je n'ai jamais commis de crimes, et je suis donc innocent.

V.d.R. : Vous avez récemment été transféré vers le centre métropolitain de détention à Brooklyn, après deux ans passés dans le centre métropolitain correctionnel de Manhattan. Est-ce que les conditions de votre détention se sont améliorées et comment vous sentez-vous maintenant?

V. B. : J'essaie de rester optimiste. Bien sûr, après un an et demi passé en cellule, sans avoir la possibilité de voir le ciel ou sentir le vent, les conditions, dans lesquelles je suis placé, sont meilleures. Je profite de l'air frais, je fais du sport.

VdlR : En 2000, l'ONU a publié un rapport qui vous accuse de nombreuses violations des sanctions africaines concernant le transport des armes. Selon vous, est-ce que ces accusations sont légitimes?

V.B. Les actions de l’ONU pourraient être remises en doute. Est-ce qu’ils sont venus me chercher pour montrer une information quelconque ? Qui faisait partie du groupe des experts auto-proclamés sur mon affaire ? Pourquoi sont parmi les experts, il n’y avait personne avec une formation de juriste ? Et il y avait uniquement des chasseurs d’hommes qui avaient pour but de gagner l’argent. Ils ont mené une enquête qui n’a rempli aucune condition d'une enquête honnête.

VdlR : Pensez-vous avoir une chance de gagner ce procès?

V.B. : Non, et je l'ai dit depuis le début. Ils dépensent des centaines de millions de dollars. Comment, selon vous, est-il possible de gagner l’affaire s’ils utilisent dans la formulation l’expression magique du « meurtre des américains » ? Dans ce pays, aucun juré ne vous reconnaîtra innocent, si tout le monde dit que vous vouliez tuer des Américains. C'est impossible. C'est comme un tour de force : vous dites quelque chose, et les gens agissent comme une machine sans âme.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала