Ouverture du procès du tireur norvégien

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Le procès d’Anders Breivik débute aujourd’hui à Oslo, la capitale norvégienne. Il est accusé d’avoir commis un double attentat l’été dernier. Il a tué 77 personnes et en a blessé 150.

Les nouveaux examens psychiatriques ont montré que le norvégien de 33 ans était sain d’esprit. Il sera donc jugé comme une personne normale. La première expertise psychiatrique avait conclu que Breivik était psychotique, et donc irresponsable pénalement. Les médecins préconisaient un traitement dans un établissement fermé. « Pour moi, l’hôpital psychiatrique, c’est pire que la mort » a déclaré Breivik. Il a avoué qu’il avait simulé une bouffée délirante au moment des observations psychiatriques, et avait réussi à tromper les médecins. La contre-expertise conclut que l’accusé peut répondre de ses crimes. C’est décision est plus politique que médicale est persuadé Mikhaïl Vinogradov, psychiatre-criminaliste.

« Il n’est pas possible de tromper une commission médicale aussi qualifié. Dans le cas Breivik, l’emprisonnement est considéré, pour des raisons politiques, aujourd’hui comme la meilleure option. Pour moi, Breivik est malade. Dire qu’il est malade, c’est une chose. Déterminer à quel point il est malade et s’il est responsable de ses actes, c’est autre chose. Il faut mener une expertise psychiatrique spéciale que Breivik, je le sais, n’a pas subie. Il n’a suivi qu’une expertise médicale judiciaire générale. Ce sont des procédures différentes », a déclaré le médecin-psychiatre.

Les magistrats européens sont persuadés, qu’il est peu probable qu’une personne qui a préparé une attaque avec tant de minutie soit saine d’esprit. Breivik a perpétré un double attentat le 22 juillet 2011. Il a d’abord fait exploser une bombe dans un bâtiment administratif du centre d’Oslo qui a coûté la vie à 8 personnes. Ensuite, il a ouvert le feu dans un camp de jeunesse sur une île proche de la capitale, tuant 69 personnes.

Il s’est rendu à la police sans présenter de résistances et a reconnu les meurtres. Mais il ne se considère pas comme coupable. Breivik explique qu’il a agit pour protester contre l’arrivée de migrants musulmans en provenance d’autres pays européens et que ses actes sont de la légitime défense. Ces jours-ci, il a déclaré aux journalistes qu’il ne se repentait pas des meurtres et regrettait seulement de ne pas avoir tué plus de gens.

Breivik sera jugé pour terrorisme. C’est la première fois qu’un tel chef d’accusation est pr ononcé en Norvège. La peine maximale qu’il encourt est de 21 ans. Des voix s’élèvent déjà dans le pays pour demander une législation plus sévère afin que Breivik soit condamné à perpétuité. Certaines personnes réclament même qu’il soit condamné à mort. Mais pour le juriste Mikhaïl Salkin, l’opinion publique n’est pas en mesure d’influencer le destin de Breivik.

« La loi pénale ne peut être rétro active. Si une nouvelle loi, renforçant la sentence, entre en vigueur, elle ne pourra pas être appliquée sur ce cas. Breivik sera poursuivi selon la loi en vigueur au moment des faits, et aucune protestation ou nouvelle loi ne viendra influencer le verdict », explique le juriste.

Les avocats de Breivik chercheront à le faire libérer. Dans la salle du tribunal, son avocat, Geir Lippestad, a déclaré qu’il comprend qu’une telle demande ne sera pas satisfaite mais il est obligé de se faire le porte parole de son client jusqu’à la fin du procès.

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