L'Union européenne a été choquée par la déclaration de l'Arménie concernant son désir d'intégrer l'Union douanière (Russie, Biélorussie, Kazakhstan) et a intensifié ses efforts en vue d'associer certains pays de l'ex-URSS au programme de Partenariat oriental, a déclaré vendredi le député de la Douma (chambre basse) Alexeï Pouchkov.
"Bruxelles a accueilli très douloureusement la déclaration des dirigeants arméniens concernant l'adhésion éventuelle de leur pays à l'Union douanière. Il a été choqué par cette déclaration et l'a accueillie comme un signal pour passer à la contre-offensive", a affirmé M. Pouchkov qui préside la commission des affaires internationales de la Douma.
Selon le député, L'Union européenne a compris que ce programme visant à soumettre certains pays post-soviétiques à la politique de Bruxelles risquait de subir un échec.
C'est précisément ce facteur qui a poussé le Parlement européen à adopter une résolution accusant Moscou d'exercer une pression sur ces pays. A cette occasion, le commissaire européen à l'élargissement Stefan Füle a déclaré que l'UE voulait soutenir l'Ukraine pour aider Kiev à prendre des décisions souveraines.
"Les décisions souveraines telles que les entendent le Parlement européen et M. Füle sont des décisions appelées à éloigner l'Ukraine de la Russie et à l'entraîner dans la sphère d'influence de l'UE. La pression exercée par cette dernière sur Kiev dépasse, me semble-t-il, tout ce que nous avons vu ces dernières années", a indiqué M. Pouchkov.
L'exemple de la Yougoslavie a montré la pression que l'Union européenne est en mesure d'exercer, estime le député, précisant que l'UE a utilisé des mesures de coercition militaires, politiques et économiques pour supprimer la souveraineté de ce pays des Balkans.
En août dernier, la Commission européenne a accusé la Russie de vouloir créer des problèmes dans les rapports économiques entre l'Ukraine et l'UE. D'après le porte-parole de la Commission européenne John Clancy, la signature éventuelle d'un accord d'association entre Kiev et Bruxelles pousse Moscou à multiplier ses menaces à l'adresse de l'Ukraine. Selon des experts russes, Bruxelles qualifie de "menaces" les démarches légitimes entreprises par la Russie pour protéger son économie et celle de ses partenaires au sein de l'Union douanière.
Lancé en mai 2009 lors d'un sommet européen à Prague, le Partenariat oriental est un programme conçu par l'Union européenne pour six Etats d'Europe orientale et du Caucase: l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine. Le programme ne prévoit pas leur adhésion à l'UE, mais suppose un rapprochement politique et économique.
