La toxicomanie en Russie: sous les verrous mais pas en prison

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En Russie une cure de désintoxication coûte dix fois moins cher que d'envoyer un toxicomane en prison, a déclaré Viktor Ivanov, directeur du Service fédéral de contrôle des drogues (FSKN) et président du comité national antidrogue, lors d'une visite de travail en Israël, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

En Russie une cure de désintoxication coûte dix fois moins cher que d'envoyer un toxicomane en prison, a déclaré Viktor Ivanov, directeur du Service fédéral de contrôle des drogues (FSKN) et président du comité national antidrogue, lors d'une visite de travail en Israël, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

En Russie aujourd'hui, les toxicomanes ont le choix entre la prison ou une cure volontaire. Le chef du Service fédéral de contrôle des drogues évoque depuis longtemps sa volonté de réorganiser l'ensemble du système national de réhabilitation des toxicomanes. Il est persuadé qu'il existe en Russie des moyens plus efficaces pour soigner de tels détenus et qu'il faut profiter dans ce domaine des expériences positives d'autres pays, notamment d'Israël.

Le problème des stupéfiants est très sérieux en Israël. Chaque année, jusqu'à 3 tonnes d'héroïne et près de 20 tonnes de haschisch d'origine afghane arrivent dans le pays. L'Etat hébreu a donc accumulé une immense expérience dans la lutte contre ce fléau et dans les soins aux toxicomanes.

Le chef du FSKN a pu se familiariser avec le fonctionnement du plus grand centre de réhabilitation et de socialisation des toxicomanes du pays, Malkishua. Fondé en 1991, il peut traiter jusqu'à 300 patients à la fois. Au total, 5 centres de cure travaillent en Israël.

Le centre Malkishua est très connu pour ses succès dans le traitement de la toxicomanie et il accueille des toxicomanes du monde entier, y compris de Russie. Seule condition pour y entrer : la personne doit venir de son plein gré. Des psychologues expérimentés et d'autres médecins travaillent avec les patients. Hormis le traitement, les toxicomanes suivent une ergothérapie : ils travaillent comme dans les kibboutz et subviennent entièrement à leurs besoins alimentaires. La situation est, certes, spartiate mais tout à fait bienveillante. Certains anciens toxicomanes restent travailler ici pendant un certain temps pour aider les nouveaux arrivants à se débarrasser plus rapidement de leur accoutumance.

Au centre de réhabilitation de la prison Hermont l'ambiance est plus austère. Ce n'est pas surprenant : cette prison abrite des détenus qui ont commis des crimes graves. Parmi les prisonniers : beaucoup de toxicomanes. Ils ont, eux aussi, la possibilité de revenir à une vie normale. Des locaux spéciaux ont été construits dans l'enceinte de la prison pour permettre aux détenus de suivre une thérapie. Première étape : motiver les condamnés à se soigner. Deuxième étape : on resocialise les toxicomanes. Chaque détenu est suivi individuellement, parfois dans le cadre d'un programme spécifique. Après leur remise en liberté, ils continuent d'être parrainés pour pouvoir demander de l'aide en cas de besoin.

Viktor Ivanov a noté que l'expérience israélienne avait été prise en compte dans le programme national de réhabilitation des toxicomanes élaboré par son service. Aujourd'hui, 9 centres de ce type existent en Russie et peuvent soigner jusqu'à 150 000 toxicomanes à la fois. Sachant que la Russie compte plus d'1,5 million d'héroïnomanes.

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