Présidentielle afghane: le peuple choisit le changement

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Le dépouillement des bulletins du second tour de la présidentielle touche à sa fin en Afghanistan, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Le dépouillement des bulletins du second tour de la présidentielle touche à sa fin en Afghanistan, écrit mardi le quotidien Kommersant. Cette élection marque la fin du règne de 12 ans de Hamid Karzaï. Les résultats ne seront annoncés que début juillet mais il est déjà évident que ce vote, qui n'aura pas permis au président Karzaï de faire arriver au pouvoir son protégé, fut la première déclaration de volonté démocratique de l'histoire du pays. Le soutien affiché au favori inattendu Abdullah Abdullah par les représentants du régime au pouvoir et les leaders des mouvements concurrents a marqué le début de l'abandon de la politique de clan en Afghanistan. Cette élection entraînera également l'arrivée au pouvoir de forces qui mèneront une politique plus amicale envers les États-Unis que Karzaï.

La présidentielle afghane, qui s'est déroulée en deux tours et s'est achevée le 14 juin, n'a pas suivi  le scénario initial d'un changement rapide et indolore de gouvernement désiré par l'administration du président sortant Hamid Karzaï, qui quittera officiellement ses fonctions en août. Contrairement aux attentes, le premier tour du 5 avril n'a pas permis de déterminer le vainqueur, qui plus est le protégé du clan de Karzaï a été éliminé de la course – Zalmaï Rassoul, représentant de la majorité pachtoune et ex-ministre des Affaires étrangères.

La lutte politique en coulisses à l'approche du second tour a définitivement enterré l'espoir de Karzaï de faire arriver au pouvoir "son homme". D'abord, Zalmaï Rassoul a annoncé son soutien à Abdullah Abdullah, puis près de 150 députés et même le frère du président, le banquier Mahmoud Karzaï, se sont prononcés en sa faveur. Enfin, à quelques jours du second tour le chef de guerre pachtoune influent Abdul Rassoul Sayaf est également passé dans le camp d'Abdullah Abdullah.

Par ailleurs, l'attentat commis par un kamikaze contre ce dernier à une semaine du second tour a montré que le nouveau dirigeant potentiel du pays a tout de même beaucoup d'ennemis, alors que les institutions démocratiques restent très fragiles en Afghanistan.

Après le départ de Karzaï, les relations entre Kaboul et Washington ne se détérioreront pas et devraient même se renforcer. A la veille du vote décisif, les experts s'entendaient pour dire que les deux candidats – Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani – ne poursuivraient pas la politique de confrontation avec l'administration de Barack Obama, tel que le faisait ces derniers mois Hamid Karzaï. Les deux candidats en lice se sont dits prêts à signer un accord de sécurité avec Washington, mis sous le tapis par Karzaï. De cette manière, le nouveau gouvernement afghan lèvera les barrières pour conserver dans le pays un contingent américain limité après 2014, sachant que le problème du maintien de la sécurité, dans le contexte de l'activation des talibans, restera une priorité pour Kaboul.

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