Histoire de l’Ermitage : commissionnaires de Catherine la Grande

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L’Ermitage de Saint-Pétersbourg… C’est déjà Pierre le Grand qui a commencé à collectionner les toiles des peintres d’Europe de l’Ouest. Sa fille, Élisabeth Petrovna, a continué à acheter de l’art. Mais c’est à l’impératrice Catherine la Grande que l’on doit la création du célèbre musée.

L’Ermitage est sa création. C’est elle qui a jeté les fondements de la future pinacothèque en laissant après son règne presque quatre mille toiles qui sont dans leur majorité des chefs d’œuvre de l’art mondial.

Toiles, mais aussi sculptures, vaisselle, bijoux… Catherine faisant bien évidemment appel à ses aides, c’est-à-dire à ses agents, à ceux qu’on appelait commissionnaires, personnes à qui était donné commission d’acquérir pour Catherine des collections entières chez les collectionneurs d’art européens : baron Melchior Grimm, homme de lettres allemand, Denis Diderot, écrivain français et grand philosophe des Lumières, Étienne Maurice Falconet, célèbre sculpteur français, prince Dmitri Golitsyne, diplomate…

Catherine avait elle-même un excellent goût pour l’art et nourrissait la passion de collectionner. Avec cela elle savait écouter les conseils des autres et, le plus important, savait entendre ses commissionnaires et leur faire confiance, explique le critique d’art, directeur de l’Institut de recherche de l’Académie des Beaux-arts de Russie Andreï Tolstoï.

« Catherine II était une personne fortement orientée vers l’Europe. Ce n’est pas un hasard si elle choisissait pour amis les éminentes personnalités du monde de la culture – philosophes, écrivains, personnes du milieu des arts. Et lorsqu’elle a eu l’idée de créer un musée public des beaux-arts, elle s’est bien évidemment adressée à ses partenaires en leur demandant de l’aider à former une collection. En effet, Grimm, Youssoupov ou Falconet, ils avaient tous sans doute du respect pour Catherine et étaient particulièrement attentifs à ses intérêts. C’est donc avec plaisir qu’ils se chargeaient de ces commissions et grâce à leurs conseils, grâce aux conseils de ceux qu’ils recommandaient à Catherine, la collection de l’Ermitage s’est rapidement élargie. Et ce qui est le plus important, c’est que c’étaient des œuvres formidables. On achetait des collections entières ! »

Avec l’aide de Grimm qui en tant que commissionnaire de l’impératrice russe avait une correspondance active avec elle pendant vingt ans, on a acquis en 1781 la collection du comte Baudoin qui comptait 119 toiles des peintres flamands et hollandais dans leurs majorité. Parmi ces toiles on trouvait neuf Rembrandt dont Une jeune fille essayant un pendant d’oreille, Portrait d’un vieillard, Portrait d’une vieille femme, mais aussi les toiles d’Antoine van Dyck, d’Adriaen Van Ostade, de Jacob van Ruisdael et de Teniers le Jeune.

C’est grâce à Denis Diderot que l’Ermitage a eu un chef d’œuvre de Jean-Baptiste Greuze. Cette toile représentant un vieillard paralysé entouré par l’amour de sa famille, porte un double titre : Le Père paralytique servi par ses enfants ou le fruit de la bonne éducation. C’est Diderot qui a inventé la fin du titre, c’est aussi lui qui a classé la toile comme « tableau de mœurs ». C’est aussi lui qui a servi d’intermédiaire entre Catherine II et le peintre en vue d’acquisition de la toile.

En 1772 la collection de Catherine s’est élargie avec un buste en marbre de Denis Diderot commandé par l’impératrice à Anne-Marie Collot, élève de talent du sculpteur Falconet. Denis Diderot était leur ami commun. C’est d’ailleurs sur conseil de l’encyclopédiste que Catherine a demandé à Falconet de réaliser une statue équestre de Pierre le Grand. Le sculpteur français qui avait toujours rêvé de créer une œuvre monumentale, a donc pu réaliser son rêve en Russie.

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