La plupart des acteurs économiques allemands ne voient, dans la crise migratoire, rien de négatif et au contraire entendent en profiter. Par exemple, le directeur des ressources humaines chez le constructeur automobile Daimler, à Stuttgart, Wilfried Porth trouve qu'il peut aider les réfugiés alors que ces derniers peuvent remédier au déficit de main-d'œuvre en Allemagne.
"Ces personnes ont tout perdu et sont arrivées en Allemagne après un voyage périlleux. Elles sont très motivées pour réussir leur nouvelle vie. Dans le même temps, nous allons devoir faire face à un déficit de main-d'œuvre qualifiée. Pas seulement chez Daimler, mais dans tout le secteur industriel du pays", précise M. Porth, cité par le magazine en ligne Novethic.
L'année dernière, l'entreprise Daimler a embauché 40 réfugiés en stage, et entend leur réserver prochainement des centaines d'offres de stages supplémentaires, avec une perspective d'emploi dans l'avenir.
L'entreprise des télécommunications Deutsche Telekom vient elle aussi d'engager 35 réfugiés en tant que stagiaires, cette expérience étant de fait plus réussie qu'on peut le croire. Les stagiaires s'avèrent être très curieux et motivés, selon la porte-parole de la société Katja Wertz.
"En tant qu'entreprise internationale, nous avons besoin de personnes compétentes et talentueuses et nous sommes convaincus de trouver des personnes avec les qualifications nécessaires parmi les réfugiés", estime-t-elle.
Alors qu'un autre problème reste toujours irrésolu en Allemagne, notamment la reconnaissance des diplômes demeure un obstacle administratif, la plateforme Academic Experience Worldwide créée en 2013 propose un programme de tandem entre étudiants allemands et réfugiés disposant d'un bagage universitaire, pour faciliter l'accès à l'emploi pour ces derniers. Les entreprises apprécient l'initiative.
Ces derniers temps, de plus en plus d'entreprises allemandes ont annoncé des programmes d'insertion de réfugiés sur le marché du travail. Ces initiatives poursuivent deux objectifs communs, primo, faciliter l'apprentissage de l'allemand, et secundo, simplifier les démarches administratives.
Généralement, une entreprise allemande sur trois se montre prête à proposer un job à des migrants, selon un récent sondage. Une tendance positive, vu que plus de trois millions de réfugiés s'apprêtent à rejoindre le pays d'ici 2020.
"Si nous arrivons à les intégrer rapidement dans le marché du travail, nous aiderons les réfugiés et nous nous aiderons nous-mêmes", estime Ulrich Grillo, président de la fédération des industries allemandes (BDI).