Les Yankees du Connecticut prétendent toujours faire la leçon à l’Europe

Les Yankees du Connecticut prétendent toujours faire la leçon à l’Europe
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Bon, parlons peu mais parlons bien. Comme vous le savez, chers amis, il y a quelques jours, Victoria Nuland, secrétaire d’Etat américaine adjointe chargée de l’Europe, a envoyé l’Union européenne « se faire foutre ».

Certes, elle l’a fait dans une conversation diplomatique privée mais la divulgation de ses propos injurieux ne nous apprend rien de sensationnel, car ils ne constituent en fait qu’un témoignage redondant de l’attitude traditionnelle condescendante, sinon méprisante des Etats-Unis vis-à-vis de l’Europe.

Rien de nouveau non plus dans la réaction de l’Union européenne à cet énième camouflet venant d’outre-Atlantique. C’est tout juste si certains leaders européens se sont permis de maugréer pour la forme.

Par ailleurs cette manie des Américains de faire la leçon à l’Europe avait été depuis longtemps ridiculisée par Marc Twain dans son Yankee du Connecticut à la cour du Roi Arthur. Dois-je préciser que Mme Nuland est originaire du Connecticut elle aussi ?

D’autre part, les Américains n’ont pas manqué à leur habitude d’accuser Moscou même de leurs propres bourdes. Cette fois ils soupçonnent la Russie d’avoir organisé la fuite des propos de Victoria Nuland sans se rendre compte qu’ils auraient mieux fait de la boucler dans une situation où tout le monde savoure les détails de la mise sur écoute par les services secrets américains de toute une pléïade de chanceliers allemands.

Les Américains ont agi de la sorte, imbus de cet orgueil qui, selon l’expression pertinente de la journaliste française Marie-Eve Sévigny, est l’épicentre de la bêtise. Mais ils ont fait preuve de bêtise à l’état pur quand Jen Psaki, porte-parole du département d’Etat, a essayé de justifier le vocabulaire peu châtié de Mme Nuland par une anecdote de son cru, selon laquelle, Victoria Nuland est devenue vulgaire depuis l’âge de 23 ans sous l’influence des matelots. Des matelots russes, bien entendu.

Car aux Etats-Unis, on croit dur comme fer qu’il n’y a pas plus grossier qu’un Russe.   N

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