"Brzezinski l'imposteur" contre "Poutine le chauvin"

© Sputnik . Vladimir Trefilov / Accéder à la base multimédiaВладимир Лепехин
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L'idée d'une Russie-civilisation effraie les russophobes et les mondialistes. Aujourd'hui, les meilleurs idéologues d'Occident ont été lâchés pour la discréditer, souligne Vladimir Lepekhine, membre du Club Zinoviev.
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Dans mon article précédent, consacré à la nouvelle Idéologie nationale russe, je notais justement que cette dernière avait été trouvée. Certes, il est impossible de décrire une idéologie en trois pages — même la plus primitive. Mais il est possible d'imaginer ses principaux éléments dans une série de publications, ce que nous nous apprêtons précisément à faire.

Le présent article apporte une nouvelle preuve du fait que le mainstream des idéologies, en Russie aujourd'hui, devient progressivement l'idée du développement civilisationnel, et cette preuve a été fournie par le plus ancien membre du Comité central du parti de la mondialisation Zbigniew Brzezinski. Ainsi, lors de sa récente intervention au Centre Wilson, en encourageant les élites occidentales dans leur aspiration à imposer à la Russie une nouvelle course aux armements, le propagandiste invétéré de l'exclusivité américaine a affirmé: "Ce que nous voyons en Ukraine n'est pas une simple querelle, mais le symptôme d'une ascension constante du chauvinisme mystique russe. Ni plus ni moins".

Qu'ont à voir ces inepties du dinosaure de la Guerre froide avec l'idéologie civilisationnelle? Tout. Le fait est que Brzezinski considère comme fondement du "chauvinisme" russe actuel la "conviction des élites russes selon laquelle la Russie ne fait pas partie de la civilisation occidentale, ni de la Chine ou du monde musulman. On estime qu'elle est elle-même une grande civilisation"… Le mot clé, ici, est civilisation. C'est à l'idée de la Russie-civilisation que renvoie ce fameux russophobe, ce qui est parfaitement logique pour lui.

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En se souvenant d'août 1991
Brzezinski affirme: Kiev peut construire un Grand empire ukrainien — après tout la junte ukrainienne ne porte pas atteinte à la vache sacrée qu'est le rôle dominant des USA dans le monde. Par contre, les Russes ne doivent même pas songer à leur identité, parce que toute idée authentiquement russe est associée avant tout à l'importance de la souveraineté, ce qui est plus qu'une cabale pour le département d'État américain: c'est un défi.

Le coryphée de la diffamation ignore sciemment le fait que les Russes considèrent l'internationalisme comme un élément primordial de leur identité, ce qui se manifeste clairement aujourd'hui dans le
sud-est de l'Ukraine dans la confrontation entre des gens de diverses nationalités et la meute galicienne-nazie. L'idéocrate de Washington est effrayé par cet internationalisme qui découle de l'identification de soi civilisationnelle des Russes, et c'est pourquoi il s'empresse de coller sur ce processus l'étiquette de "montée du chauvinisme russe".

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Le racisme aujourd'hui
Habile tisseur du Grand mensonge, Brzezinski sait que l'Occident ne doit pas craindre la renaissance de l'URSS, de l'Empire russe ou même des élans de manque de culture, de "fascisme russe" et d'autres radicalités, mais l'établissement d'une Russie-civilisation indépendante, car seule une vision du monde supranationale et libre permettra à notre pays de tenir bon et de se développer. Et l'énervement de cet avocat du diable, qui projette son venin toxique, est une preuve directe que la Russie a trouvé son idéologie nationale (dans sa version civilisée) appropriée à notre époque.

Dans son "discours de Fulton" au Centre Wilson, Brzezinski a cité tous les arguments possibles et imaginables pour justifier son idée fixe: empêcher par tous les moyens la réalisation en Russie d'un quelconque projet de développement efficace. A cet effet il a usé des ruses démagogiques de retournement qui ont déjà fait leurs preuves.

La première de ces ruses consiste à blâmer un bouc émissaire — ici, accuser la Russie pour ce qui devrait être reproché aux USA. En particulier, Brzezinski a qualifié la vision civilisationnelle qui se forme en Russie "d'ambitieuse", sans prendre la peine de prouver en quoi consistait exactement "l'ambition russe" (manifestement en la tentative de s'opposer au nazisme de Bandera soutenu par les Anglo-Saxons). Dans le même temps, le monde entier sait qui est vraiment la puissance la plus ambitieuse, à qui aujourd'hui le monde ne suffit pas: l'Amérique (en principe, retourner la situation est la méthode préférée des imposteurs américains: pas plus tard qu'il y a une semaine, Obama a qualifié la Russie de "Janus à deux visages" — au moment précis où la politique à deux visages du département d'État était devenue particulièrement flagrante).

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Un monde antirusse
Au début des années 2000 déjà, Alexandre Zinoviev notait dans son livre La Tragédie russe: "Les USA suivent les traces de l'Allemagne hitlérienne — telle est l'essence de la fracture qui s'est opérée dans le monde. S'est formée également une idéologie des agresseurs globaux, comparable à l'idéologie raciale du fascisme et du nazisme — qui promeut la supériorité des Occidentaux sur d'autres nations, considérées comme des "sous-hommes". Telle est la vérité, si on veut vraiment parler des ambitions de qui que ce soit. D'ailleurs, parmi les citoyens russes, y compris les représentants du gouvernement, pratiquement personne se réveille avec l'idée d'élargir notre pays en s'emparant d'un territoire ou en imposant à quelqu'un la "liberté" à la russe, comme l'indiquent les sondages menés auprès de notre population. Par conséquent, les ambitions démesurées — ce n'est pas à notre sujet. Cela fait partie de l'arsenal du nouveau "méga-rêve" américain de domination mondiale. Cependant, l'imposteur Brzezinski n'a pas besoin de sondages ou d'autres faits véridiques: comme Barack Obama et Hillary Clinton, il "sait" a priori que tous les maux de la planète ont été provoqués hier par les Serbes, les Iraniens et les Syriens, et aujourd'hui par les Russes.

Sous les traits du pacificateur, le célèbre confesseur de la guerre affirme que la Russie représente une "menace pour les pays baltes, la Géorgie, la Moldavie et… la Biélorussie". Bien évidemment, il faut comprendre par cette thèse de retournement que c'est le département d'État américain (visant la Biélorussie, la Moldavie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan en suivant le même schéma qui a permis d'entraîner l'Ukraine dans une guerre fratricide) qui représente une véritable menace pour ces pays, et non la Russie. "Nous devons faire cesser les tentatives russes de déstabiliser la situation dans l'est de l'Ukraine", poursuit-il, sachant parfaitement qui donne vraiment les ordres à la junte de Kiev d'assassiner des civils dans cette région et qui a abattu le Boeing malaisien dans le Sud-Est de l'Ukraine pour semer un chaos encore plus grand dans la région.

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Le prix d'un "avenir radieux" dans une caverne primitive
Toutefois, ne nous étendons pas sur les nombreuses ruses dont abuse manifestement Brzezinski — c'est lui faire trop d'honneur. Notons seulement que ce personnage, malheureusement, influe toujours sur la politique étrangère des USA et que son discours de juin n'est pas un simple symptôme de marasme sénile, mais, hélas, la quintessence de la vision de certains politiciens américains du monde dans lequel il n'y a pas de place pour des États indépendants, qui plus est civilisés.

Un autre aspect de la démagogie traditionnelle des Yankees hauts placés est le mépris pour toutes les nations (y compris la leur) et, par conséquent, le rejet de la responsabilité pour toutes les "insinuations" antiaméricaines sur les dirigeants des pays condamnés au racket. Les représentants du département d'État, comme on a pu le constater, ne se donnent pas la peine d'analyser en bonne conscience les causes des événements: les messages transmis par Psaki et compagnie sont au-dessus de la vérité. Et dans la tragédie ukrainienne, selon Brzezinski, ce ne sont pas les nazis ukrainiens et leurs patrons américains qui sont responsables, mais… le président russe.

Oleg Nazarov, membre du Club Zinoviev - Sputnik Afrique
Le malheur arrive toujours de l'Occident – ou qui a préparé la Première Guerre mondiale
Voici une autre thèse jésuite de ce joueur de poker qui se fait passer pour un champion d'échecs: "Poutine a joué le rôle principal dans l'ascension du chauvinisme russe" (alors que nous étions naïfs au point de croire que le tournant du dirigeant russe vers les valeurs patriotiques s'expliquait par la volonté d'élever la conscience des citoyens russes!). Autrement dit, c'est une nouvelle ruse de retournement: il s'avère que l'idée civilisationnelle ne résulte pas du déroulement objectif des faits. Elle aurait été inventée par Poutine (avec les plus viles des intentions, bien sûr) et est aujourd'hui "imposée de force" à une population encline à une "américanophilie" totale.

Bref, à en croire Brzezinski, les Russes ne veulent pas vivre dans un pays-civilisation souverain, mais dans une colonie pillée par des surhommes (plutôt des pseudo-hommes) embrassant avec joie la botte de l'Otan… Certes, ces dernières décennies la Russie s'est inclinée de plus en plus bas vers cette botte, mais aujourd'hui la population est toujours plus nombreuse à redonner leur sens initial aux notions de Dignité, de Vérité et de Justice, constituant la base de valeur de la civilisation slavo-russe. Et c'est précisément ce que reprochent au président russe les imposteurs idéologico-politiques tels que Brzezinski.

Vladimir Lepekhine, directeur de l'Institut de l'Union économique eurasiatique, membre du Club Zinoviev de Rossiya Segodnya

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