Le programme d'armement pour la période 2011-2020 prévoit des moyens financiers permettant à la Russie de réagir de manière appropriée à la composante navale du futur bouclier antimissile américain, a annoncé mardi au siège de RIA Novosti le chef d'Etat-major général des Forces armées russes Nikolaï Makarov.
"Le programme national d'armement d'ici 2020 prévoit des mesures de riposte à la formation de la composante navale du bouclier antimissile (de l'Otan, ndlr)", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse, sans pour autant préciser de quel type d'armement seraient composées ces dites mesures.
Le général a rappelé que récemment, le croiseur lance-missiles USS Monterey, équipé du système de combat "Aegis", avait fait escale dans les ports ukrainiens d'Odessa et de Sébastopol.
Et d'ajouter que Washington et Oslo examinaient la possibilité de doter les frégates norvégiennes de ce type de systèmes.
M. Makarov a par ailleurs souligné qu'en matière de coopération sur le bouclier antimissile, la Russie et l'Otan allaient inévitablement vers un point de non-retour, la décision de déployer des missiles intercepteurs en Roumanie et en Pologne ayant été prise.
"Le sommet de l'Otan prévu en mai prochain à Chicago est extrêmement important, l'achèvement de la première phase du projet doit y être confirmé (…). Ce qui est à nos yeux très important et dangereux", a conclu le général.
Les Etats-Unis envisagent de mettre en place en Europe une troisième zone de positionnement de leur système de défense antimissile. L'Otan a annoncé que le bouclier serait pleinement opérationnel en 2018. Moscou s'oppose à ce projet, considérant que la mise en place d'un bouclier antimissile à proximité de ses frontières menace son potentiel stratégique.
Les parties ne parvenant pas à trouver un terrain d'entente, le président russe Dmitri Medvedev a menacé le 23 novembre de déployer dans l'ouest et le sud de la Russie des systèmes offensifs sophistiqués garantissant la destruction des installations européennes du bouclier antimissile.
