Pourquoi les gens craquent-ils pour la pseudoscience?

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Le Guardian démystifie la popularité de la pseudoscience à notre époque si rationnelle, et explique comment elle nous rend vulnérables.

Tout le monde sait à quel point la publicité est omniprésente: au verso de votre bouteille de shampooing, sur votre fil d'actualités Facebook, à la télé. Les pubs font souvent des déclarations très fortes: elles vous disent que votre bracelet magnétique améliorera votre performance sportive, que les glucides vous feront grossir, et qu'à peu près tout vous donnera le cancer. Truffées de jargon scientifique, ces grandes déclarations donnent l'impression qu'elles sont les résultats de recherches en laboratoire et de données incontestables.

Le professeur adjoint Christian Behrenbruch de l'Université RMIT dédie au moins 3 heures par jour au combat contre la pseudoscience. "Chaque fois qu'il y a de l'argent en jeu, la science est éjectée par la fenêtre", s'exprime le prof devant le Guardian.

"Par exemple, lorsqu'un client ordinaire décide d'investir dans une entreprise technologique, il faut énormément d'effort afin de déloger la conviction que la science peut être un charlatanisme. Partout sur la planète, il y a des courants de petites entreprises publiques qui prennent l'argent d'investisseurs crédules dont les connaissances scientifiques sont insuffisantes — mais une fois qu'ils sont accrochés, ils sont accrochés", signale-t-il.

Lorsqu'une personne s'oppose à une croyance déjà existante, elle se positionne contre un tas de distorsions cognitives.

Le regret d'un achat irrécupérable

A qui n'est-il pas arrivé de continuer à regarder un film ennuyeux pour justifier l'achat du billet? Ce principe s'applique également dans le cas d'une personne qui tient à une conviction et la protège, même si elle est fausse. Si les gens soutiennent de tout leur poids une théorie, ils ne pourront pas en reconnaître les torts.

Le respect des modèles

Mis à part le fait que nous aimons avoir raison, nous nous accrochons à des stéréotypes et les traquons afin de donner sens au monde qui nous entoure. Ainsi, afin de soutenir une théorie, nous ignorons les données contradictoires. Il est en effet plus facile de prouver une idée à laquelle nous sommes déjà attachés que de faire face aux démonstrations du contraire.

L'illusion d'un groupement

Lorsque nous sommes exposés à un flux ininterrompu d'informations, il est très compliqué de se protéger contre les fausses conclusions. Parfois, le cerveau humain unit inconsciemment des éléments qui dans les faits sont incompatibles, mais notre penchant pour l'ordre rend ces groupements très séduisants.

L'effet Dunning-Kruger

L'effet Dunning-Kruger, ou effet de surconfiance, masque une vérité bien connue: moins une personne sait, plus elle a confiance. A l'inverse, plus une personne en sait, plus elle aura tendance à douter de son savoir. C'est la célèbre formule du philosophe Socrate qui disait: "Je sais que je ne sais rien".

Tout cela entrave la communication entre le grand public et la science. Le Guardian conclut qu'il est important pour la communauté scientifique de présenter les idées vraies avec sagesse.

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