"Cet acte relève du banditisme maritime et ne poursuit pas d'objectifs politiques. Les pirates ayant détourné le remorqueur Svitzer Korsakov et son équipage les considèrent comme un butin. Donc, ils n'accepteront sans doute de les délivrer que contre rançon", estime M. Illarionov.
L'équipage du remorqueur détourné, qui allait de Saint-Pétersbourg à Sakhaline pour desservir les plates-formes maritimes dans le cadre du projet "Sakhaline-2", comptait six personnes: un Britanniqe, un Irlandais et quatre Russes.
Selon M. Illarionov, le navire a été détourné non loin du littoral somalien, dans une région réputée pour être l'un des centres de la piraterie mondiale.
La Corne de l'Afrique présente un grand danger pour la navigation depuis le Moyen Age. "On y trouve des dizaines de bandes de pirates qui gagnent ainsi leur vie", a rappelé l'expert. Equipés essentiellement d'armes à feu et de lance-grenades, ces brigands maritimes sont parfaitement à même de terroriser l'équipage de n'importe quel navire civil de faible tonnage, a constaté M. Illarionov. Selon lui, ils opèrent généralement avec une audace et une rapidité extraordinaires.
"Les pirates montent à l'abordage et s'emparent de l'équipage et du poste de navigation avant de conduire le navire dans une zone qu'ils contrôlent", a fait savoir le capitaine de vaisseau. Il est persuadé que l'équipage d'un navire civil n'est pas en mesure d'opposer une riposte.
"Pis, les forces navales, aussi puissantes qu'elles soient, ne peuvent pas non plus protéger les navires civils contre ces attaques", a ajouté M.Illarionov. "La présence de bâtiments de guerre dans les régions infestées de pirates ne servira qu'à rendre les attaques moins fréquentes, sans pouvoir régler le problème dans son ensemble", a précisé M. Illarionov.
La présence de la Marine de guerre russe dans l'océan mondial est d'autant plus nécessaire que les navires russes sont de plus en plus souvent la cible d'attaques de pirates, a affirmé l'assistant du commandant en chef de la Marine russe, le capitaine de vaisseau Igor Dygalo, commentant le détournement du Svitzer Korsakov.
D'après lui, on compte dans le monde plus de 100 groupes de pirates.
