Un dialogue national est le seul moyen de sortir la Syrie de la crise, ont déclaré vendredi à Moscou des membres du Front populaire de changement et de libération (opposition intérieure syrienne).
"Le processus national est un programme d'envergure. Il prévoit notamment un dialogue intersyrien (…) dont l'importance est capitale. Il s'agit d'un dialogue susceptible de résoudre la crise politique, et qui permettra de passer du système monopartite actuel au pluripartisme", a annoncé le leader du Parti national social, Ali Haydar, lors d'une conférence de presse au siège de RIA Novosti.
Les membres de la délégation de l'opposition intérieure ont toutefois souligné qu'ils excluaient toute possibilité de dialogue avec les courants de l'opposition prônant une intervention militaire étrangère dans le pays, notamment le Conseil national syrien (CNS) basé à Istanbul.
"Le dialogue est une nécessité. La responsabilité de l'effusion de sang repose sur toute personne qui tente de le torpiller", a pour sa part ajouté le chef de la délégation, Qadri Jamil.
L'homme politique a ajouté qu'il ne dialoguerait avec le CNS que si ce dernier renonçait à soutenir une intervention occidentale.
"Si le pouvoir syrien se met à la table des négociations avec le CNS, nous percevrons cet acte comme une trahison", a-t-il indiqué avant de remercier la Russie et la Chine pour leur veto au Conseil de sécurité de l'Onu.
Depuis la mi-mars 2011, la Syrie est secouée par un mouvement de contestation du régime de Bachar Assad. Selon l'Onu, la confrontation armée aurait déjà fait plus de 9.000 morts. Damas indique que plus de 2.500 policiers et soldats syriens, ainsi que plus de 3.200 civils ont été tués dans les affrontements contre des bandits financés de l'étranger.
Préoccupées par une possible réédition du "scénario libyen", la Russie et la Chine ont bloqué à deux reprises l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la répression en Syrie.
