"Révolution colorée" en Macédoine: un moyen de saper le Turkish Stream?

© REUTERS / Marko DjuricaPeople stand by a destroyed house in Kumanovo, Macedonia, May 11, 2015
People stand by a destroyed house in Kumanovo, Macedonia, May 11, 2015 - Sputnik Afrique
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Selon un expert serbe, l'attaque terroriste contre la Macédoine ferait partie de la politique américaine appelée à exercer des pressions sur l'Europe.

L'escalade de la violence en Macédoine serait un moyen américain de saper la réalisation du projet de gazoduc Turkish Stream destiné à transporter du gaz russe en Turquie et en Europe, a déclaré mardi à Sputnik l'analyste politique serbe Dusan Prorokovic. 

Les événements de Kumanovo "sont plutôt liés au gazoduc Turkish Stream et à la défaite des Etats-Unis en Ukraine qu'aux missions régionales albanaises. On instrumentalise les Albanais pour entraver la construction du Turkish Stream et exercer des pressions américaines sur l'Europe en provoquant un nouveau conflit dans les Balkans. L'idée d'une Grande Albanie redevient populaire, mais elle restera +lettre morte+ sans le soutien de l'Otan", a noté M.Prorokovic.

Macédoine: Kumanovo dévastée par les combats - Sputnik Afrique
Macédoine: Kumanovo dévastée par les combats
Les combats dans la ville macédonienne de Kumanovo, à la frontière avec le Kosovo, ont fait neuf morts dont un civil et huit policiers, et plus de 40 blessés dont 37 policiers les 9 et 10 mai derniers. Les autorités macédoniennes ont déclaré que le groupe armé qui a attaqué Kumanovo avait été dirigé par cinq Kosovars et que les terroristes préparaient une série d'attaques contre des édifices publics, des usines et des civils. Selon la police macédonienne, les assaillants de Kumanovo étaient des anciens membres de l'Armée de libération du Kosovo (UCK). 

"Les Albanais ne sont ici qu'un instrument, ces événements ont une portée plus globale. La ville de Kumanovo a été retenue pour sa situation géostratégique. Cet endroit permet d'étendre le conflit vers le sud de la Serbie. Cette ville se trouve aussi non loin du Kosovo-Metohija qui peut servir de lieu d'organisation logistique de ces opérations", a ajouté l'expert.

Selon M.Prorokovic, "on n'a pas procédé à la démilitarisation de l'UCK ni au Kosovo ni en Macédoine, bien que ce soit un point clé de l'accord de 1999 de Kumanovo qui a mis fin à l'agression de l'Otan contre la Yougoslavie. La communauté internationale n'a donc pas réalisé sa mission. Les services secrets occidentaux n'ont pas réagi à l'attaque du 9 mai dernier à Kumanovo. Cela montre que ces événements répondaient à leurs intérêts".

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La Macédoine au bord de la guerre civile
Le maire de Kumanovo, Zoran Damjanovski, a déclaré à Sputnik que les autorités avaient reçu des avertissements sur la préparation de l'attaque contre la ville dix jours avant l'incident. "Il y a un mois, nous avons appris que des terroristes avaient attaqué un poste de contrôle à Lipkovo (…). Nous avons appris que des gens en uniforme se promenaient dans la ville et les policiers en étaient informés. C'est leur zone de responsabilité et ce sont eux qui doivent répondre comment l'attentat de Kumanovo a été organisé. Mais les mobiles des terroristes ne sont pas clairs. Ils n'ont formulé aucune revendication. Il s'agit d'une organisation qui ne bénéficie de soutien d'aucun parti macédonien ni d'aucun pays voisin", a indiqué M.Damjanovski.

La Russie a exprimé sa préoccupation suite à l'incident armé de Kumanovo. "Nous sommes préoccupés par les manifestations antigouvernementales en Macédoine. Les mesures prises par les organes judiciaires et autorités permettent d'évider l'escalade des violences. Mais le fait que plusieurs mouvements et ONG d'opposition soutenus par l'Occident ont opté pour la +logique de la rue+ et le scénario de la +révolution colorée+ est lourd de conséquences. Ce choix peut être aggravé par les tensions interethniques en Macédoine, un pays multiethnique, et dans les pays voisins qui ont été le théâtre de conflits sérieux à la fin des années 1990 et au début des années 2000", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

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