"Cette relance de la course aux armements date de la sortie unilatérale des Etats-Unis du traité anti-missiles balistiques. Ce traité était la pierre angulaire de tout le système de sécurité international. Et quand les Etats-Unis en sont sortis et ont commencé à mettre en place leur propre système de défense antimissile comme une partie de leur système globale de défense stratégique, nous avons tout de suite déclaré que nous allions devoir prendre des mesures en réponse dans le but de préserver l'équilibre stratégique des forces", a fait savoir Vladimir Poutine.
"Nous le faisons pour nous, pour garantir la sécurité de la Fédération de Russie, mais nous le faisons également pour le reste du monde, car la stabilité stratégique est garantie pour cet équilibre des forces", a-t-il indiqué.
A la question du journaliste de RTS sur la possibilité d'une nouvelle guerre en Europe, Vladimir Poutine a espéré qu'elle n'aurait pas lieu.
Selon le chef du Kremlin, "la Russie n'a aucun intérêt à chercher la confrontation avec les autres pays. Mais nous sommes parfois contraints de défendre nos intérêts. Et nous allons le faire, bien sûr".
Pourtant il a ajouté qu'"on aimerait voir l'Europe manifester davantage son indépendance et sa souveraineté, et qu'elle soit capable de défendre ses intérêts nationaux, les intérêts de ses peuples et de ses pays".
"Si, pour discuter des affaires intérieures avec nos partenaires européens, nous devons aller à Washington, c'est un peu curieux", a déclaré le président russe.
Le chef du Kremlin s'est également exprimé sur les mouvements nationalistes ou de droite où il trouve des sympathies en Europe, notamment le Front national français ou l'UDC en Suisse.
A titre d'exemple le président russe a cité un problème concret auquel l'Europe fait face aujourd'hui. Il s'agit du flux des migrants.
"Est-ce l'Europe qui est à l'origine des décisions qui ont amené à cette situation? Il faut être franc et honnête: ces décisions venaient d'outre-Atlantique et c'est l'Europe qui subit le problème. Ça ne veut pas dire qu'il faut diaboliser la politique américaine. Ils mènent leur politique comme ils l'estiment nécessaire dans le sens de leurs intérêts. Mais il faut s'efforcer d'aller vers un équilibre des intérêts".