Inde: l'Etat du Gujarat sous haute surveillance militaire après les émeutes

© REUTERS / Amit DaveInde: l'Etat du Gujarat sous haute surveillance militaire après les émeutes
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Des milliers de militaires patrouillaient jeudi dans l'Etat du Gujarat, dans l'ouest de l'Inde, pour maintenir le calme après la mort de neuf personnes au cours des pires violences enregistrées sur les terres du Premier ministre depuis une décennie, informe l'AFP.

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Les écoles étaient fermées et les autorités ont imposé un couvre-feu dans les zones les plus touchées par cette vague de violences qui a éclaté dans la nuit de mardi à mercredi à la suite d'une manifestation monstre de la haute caste des Patidars à Ahmedabad, principale ville de l'Etat.

A la suite de ce rassemblement d'un demi-million de personnes, des manifestants ont incendié voitures, bus et postes de police en réaction à l'arrestation du meneur du mouvement, Hardik Patel, qui demande un accès aux quotas d'emplois publics et de places en université réservés aux castes défavorisés.

Les Patidars, ou Patels, sont l'une des communautés les plus riches de l'Etat, essentiellement des entrepreneurs et propriétaires terriens, mais estiment être défavorisés dans l'accès à l'emploi public et aux universités.

L'Inde réserve une partie des postes de fonctionnaires et de places à l'université à des castes défavorisées mais ce système crée un ressentiment chez les communautés qui en sont écartées.

Selon un correspondant de l'AFP à Ahmedabad, les rues étaient calmes jeudi et les forces de l'ordre étaient visibles en nombre. Magasins et entreprises ont commencé à rouvrir.

Les violences ont débuté à Ahmedabad mais se sont rapidement étendues à d'autres villes, comme Surat, le centre de la taille et du négoce de diamant en Inde, activités dominées par les Patels.

Les victimes ont succombé aux tirs de la police sur les émeutiers. Un policier est décédé des suites de ses blessures.

L'armée a été déployée pour la première fois au Gujarat depuis les violences religieuses qui avaient déferlé en 2002, faisant plus de 1.000 morts essentiellement musulmans, peu après l'arrivée de Narendra Modi comme chef de l'exécutif de cet Etat.

Le Gujarat est l'un des Etats les plus riches de l'Inde et la classe politique semble avoir été prise par surprise par l'ampleur du mouvement des Patels, né il y a deux mois mais qui a rapidement pris de l'ampleur.

Mercredi, Modi, qui était encore chef de l'exécutif de cet Etat avant de devenir Premier ministre du pays l'an dernier, a lancé un appel au calme. "J'appelle tous mes frères et soeurs du Gujarat à ne pas recourir à la violence", a déclaré M. Modi.

Les autorités de l'Etat ont déjà rejeté la demande des Patidars. La capacité du leader du mouvement, âgé de 22 ans, de mobiliser des foules monstres suscite les interrogations. Mercredi, il a promis de maintenir la pression sur les autorités.

"C'est une lutte pour nos droits. Nous continuerons notre campagne sur les routes et dans la rue", a-t-il déclaré.

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