Des journalistes du Financial Times ont mené une enquête pour établir le mécanisme des livraisons d'armes au groupe terroriste Daech (Etat islamique) et ont rencontré des fournisseurs d'armements, sous couvert d'anonymat.
"Ils achètent comme des fous. Ils achètent tous les jours: le matin, dans la journée, le soir", avoue un trafiquant.
Lors des hostilités près de la ville syrienne de Deir ez-Zor, des cartouches pour au moins un million de dollars étaient utilisées tous les mois. Et autant pendant une semaine de l'offensive des terroristes dans les environs de l'aéroport local en décembre.
La tactique de combat des terroristes explique ce besoin en munitions: le groupe utilise essentiellement des voitures piégées et des kamikazes, mais en outre des fusils d'assaut et des mitraillettes.
Un schéma logistique complexe assure les fournitures d'armes à Daech. Les commandants suprêmes le dirigent, tout comme le trafic de pétrole. Selon une source au sein des services de sécurité irakiens, les munitions sont fournies aux terroristes en l'espace de 24 heures après réception de la commande.
Selon un trafiquant, peu importe pour les terroristes d'où proviennent les armes, "de l'Irak, du régime syrien, des rebelles ou d'Israël". De grandes quantités d'armes affluent sur le marché noir syrien. Les contrebandiers utilisent souvent des camions-citernes pour transporter les munitions.
Les possibilités de contrebande diminuent avec leur retrait de la frontière turque suite à l'offensive de la coalition, et les prix des munitions augmentent. L'EI multiplie donc les trafiquants, les poussant à se faire concurrence et à baisser les prix.