Par exemple, sur le territoire de Moscou, les militaires américains ont choisi 179 cibles destinées à être systématiquement détruites par le biais de l’arme nucléaire dans l’éventualité d’une guerre, 145 cibles à Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg) et 91 dans la partie orientale de Berlin. Il faut certes reconnaître que la plupart d’objectifs visés dans les villes soviétiques étaient militaires et industriels. Néanmoins, on y voit également apparaître la catégorie “population“.
“Il est vraiment stupéfiant de voir que des grandes villes comptant un nombre important d'habitants aient été choisies comme cibles pour des frappes nucléaires“, a déclaré au journal l’historien et employé de l’Université George Washington William Burr. Celui-ci avait d'ailleurs demandé, en 2006, à la National Archives and Records Administration (NARA), agence indépendante du gouvernement des Etats-Unis responsable des archives, l’accès aux documents en questions. Selon lui, cette liste de cibles est la plus détaillée de toutes les listes précédemment publiées.
Par ailleurs, le journal souligne qu’à la fin des années 50, les USA avaient un énorme avantage par rapport à l’URSS, du fait que leur arsenal nucléaire était 10 fois plus important.