Un désastre démographique guette l’Italie

Aurait-on trouvé la clé du bonheur?
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Pour la première fois depuis 1919, la population d'Italie a diminué l'année dernière, et les experts craignent que les Italiens ne soient un peuple en voie d’extinction, le taux de fécondité dans le pays étant l’un des plus bas du monde avec 1,37 enfant par femme.

Pour la première fois les naissances en Italie sont tombées en 2015 sous le seuil psychologique des 500.000, à peine 400.000 si les deux parents sont italiens et, selon l'Institut national de statistique (ISTAT), pas plus de 495.000 nouveau-nés verront le jour dans la péninsule en 2016.  

Une chute de natalité est évidente en Italie où on enregistre 8 naissances pour mille habitants, contre 10 naissances pour mille dans l’Union européenne. On dirait qu'il s'agit d'une véritable démographie de temps de guerre pour le pays le plus âgé du monde après le Japon.  

"Comme pendant la guerre, mais sans la guerre. Comme si l'Italie vivait sous les bombardements", titrent les journaux italiens, dont La Repubblica. 

Les observateurs parlent d'un désastre démographique. 

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"Pour trouver une analogie similaire il faut remonter à 1943, voire plus loin aux années 1915-1918", écrit sur le site Neodemos le professeur Gian Carlo Blangiardo.  

Essayant d'expliquer ce phénomène, le démographe Alessandro Rosina de l'Université catholique de Milan évoque le vieillissement de la population italienne. 

En effet, les nouvelles mères n’ont jamais été aussi peu nombreuses en Italie. Dans le même temps, les jeunes diplômés italiens quittent toujours davantage le pays. Comme résultats, il y a de plus en plus de classes creuses, alors que les femmes en âge de procréer sont aujourd’hui beaucoup moins nombreuses qu’il y a vingt, trente, ou quarante ans. 

Environ 25% des Italiennes n’ont pas d’enfant, tandis que 25% n’en ont qu’un seul. Pire, les immigrés sur lesquels on a beaucoup compté pour résoudre le problème démographique sont de plus en plus nombreux à partir et font eux aussi de moins en moins d’enfants.

Les spécialistes évoquent même un "suicide démographique", 2% des femmes et 4% des hommes âgés entre 18 et 40 ans déclarant ne pas vouloir fonder une famille. 

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Quoi qu'il en soit, les causes en sont multiples, qu'il s'agisse de la précarité économique des couples, du manque d’aides de l’Etat et de crèches, d'un changement du rôle et de la place de la femme dans la société, d'un net recul du modèle de la famille traditionnelle — "famiglia", d'attentes et d'un investissement plus grands pour assurer l’avenir de la progéniture.

Par ailleurs, les jeunes vivent trop longtemps au crochet de leurs familles.

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Autant de raisons qui pousseraient les futurs parents à attendre avant de se décider à mettre au monde un "bambino" qui se fait de plus en plus rare. Attendre, quitte à ce qu’il soit trop tard puisque le taux d’infertilité touche désormais 25% des couples italiens.

Pour inverser cette tendance, le démographe Massimo Livi Bacci préconise certaines mesures à adopter d'urgence. Il faut renforcer la présence des femmes sur le marché du travail et réduire l’asymétrie homme/femme dans l’éducation des enfants et les tâches ménagères. Mais surtout il faut redonner le sourire aux "Mamme" qui sont les moins heureuses d’Europe, selon une étude du Conseil européen de la Recherche.

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