Crise des migrants : Angela Merkel de plus en plus isolée

© REUTERS / Wolfgang RattayProtestations à Cologne contre la politique migratoire d'Angela Merkel
Protestations à Cologne contre la politique migratoire d'Angela Merkel - Sputnik Afrique
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Lorsque la chancelière allemande a décidé au mois d’août de ne pas fermer les frontières face à l’afflux de migrants, elle a surpris tout le monde, y compris son propre camp. Depuis l’année dernière, l’Allemagne en a accueilli 1,1 million.

Rien ne va plus pour la chancelière allemande Angela Merkel qui est attaquée sur tous les fronts pour sa politique d’ouverture à l’égard des réfugiés. Alors que tout récemment encore, le Times la déclarait personnalité de l'année, voilà qu'aujourd'hui Bloomberg constate que ses alliés se font de plus en plus rares.  

Les critiques visant la chancelière se font plus fortes depuis cette nuit de la Saint-Sylvestre, pendant laquelle des femmes ont été victimes de harcèlements sexuels perpétrés par des migrants à Cologne et dans d'autres villes allemandes. 

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Alors que de plus en plus de dirigeants européens prônent le durcissement de la politique migratoire, Mme Merkel se retrouve de plus en plus isolée dans ses efforts visant à résoudre la crise des migrants et manque cruellement de temps. 

En l'absence de la chancelière au Forum de Davos, c'est le président de la République fédérale Joachim Gauck qui y tient le haut du pavé, en réclamant de vive voix une "limitation" du nombre de réfugiés en Europe. 

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"Nous voulons certes protéger un maximum de personnes, mais nous ne pouvons accueillir tout le monde", a-t-il déclaré. 

Selon Bloomberg, Angela Merkel n'a qu'un mois pour régler diplomatiquement la situation, car avec l'arrivée du printemps l'afflux de migrants pourrait, selon certaines évaluations, quadrupler.

La chancelière a déclaré récemment que le fait que l'Europe, dont la population s’élève à près de 500 millions d'habitants, s'avouait incapable d'accueillir un million de réfugiés, alors que les pays limitrophes de la Syrie en avaient déjà accueilli beaucoup plus, posait cette même Europe en contradiction flagrante avec ses propres valeur.

Si l'Union chrétienne sociale (CSU) s'oppose fermement à la politique migratoire de la chancelière, cette dernière est également désavouée par une partie de sa propre formation — l'Union chrétienne démocrate (CDU) — au sein de laquelle ses soutiens se font de plus en plus rares. 44 députés CDU ont signé une lettre envoyée au gouvernement exigeant de durcir la politique migratoire allemande. 

"Ce n'est pas une démarche dirigée contre Mme la Chancelière, mais plutôt l'exposé d'une autre vision de la résolution du problème", a déclaré le "député rebelle" CDU, Christian von Stetten.

Quoi qu'il en soit, le principal économiste de Berenberg Bank de Londres, Holger Schmieding, fait remarquer que même les opposants de Mme Merkel au sein de son propre parti se rendent bien compte que sa destitution s’avérerait bien plus dommageable à l'aile de centre droit dans la perspective des élections prochaines que la crise des migrants à laquelle l’Allemagne est aujourd’hui confrontée.

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