Les enfants, outils de Daech

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L'Inde est en état d'alerte immédiat suite à l'annonce qu'un groupe d'enfants-kamikazes âgés de 12 à 15 ans appartenant à Daech a franchi la frontière indienne, apparemment dans le but de tenter d'assassiner le premier ministre Narendra Modi, indique le représentant de la police indienne Vikram Singh dans un entretien à Sputnik.
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Déjà depuis quelques jours, la police et le renseignement indiens demeurent en état d'alerte. Lorsqu'on sait que le premier ministre aime parler aux enfants, défiant les règles de sécurité, Daech pourrait compter en profiter dans une tentative d'assassinat à son encontre. Et l'occasion sera fournie lors des festivités du Jour de la république, le 26 janvier.

La sécurité du premier ministre Modi est un objectif prioritaire, explique à Sputnik Vikram Singh, chef de la police de l'Etat de l'Uttar Pradesh.

"Personne, n'importe qui, un enfant, une femme ou un vieillard, ne pourra s'approcher de M.Modi sans les contrôles nécessaires. Cependant, il est difficile de distinguer les enfants de 12 à 15 ans dans une foule. Et tout le monde sait que M.Modi, défiant les règles de sécurité, aime parler avec les enfants, donc les terroristes espèrent profiter de l'aide des enfants-kamikazes".

Etre un enfant-kamikaze, pourquoi?

Ces derniers temps, l'Inde et ses voisins représentent un vrai incubateur de jeunes kamikazes. Les hauts taux de natalité et de pauvreté aboutissent aux faits suivants: les rues indiennes fourmillent d'enfants abandonnés, et de plus, les classes inférieures pratiquent, de temps en temps, la vente des enfants non-désirés en esclavage.

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Ce sont surtout des régions comme l'Afrique et le Proche-Orient où les terroristes exploitent, et efficacement, les enfants, précise l'expert de la Fondation Carnegie pour la paix internationale Piotr Topytchkanov.

"Le taux de natalité est assez haut, il y a trop d'enfants, y compris ceux abandonnés. On leur donne à manger, des vêtements, quelques notions de base… En cela, ces enfants (kamikazes) deviennent des exemples pour ceux qui n'ont pas encore rejoint des groupes terroristes", explique M. Topytchkanov dans un entretien accordé à Sputnik.

Le recrutement d'enfants est une pratique largement répandue, surtout dans des zones de forte activité terroriste. En Inde, l'une d'elles est le Cachemire, qui, en passant, a renoncé aux célébrations du Jour de la république le qualifiant de jour "noir" dans sa propre historiographie.

Et pour aggraver la situation, si en Inde il est difficile de trouver un territoire pour y installer une "fabrique" d'enfants-kamikazes, ces voisins l'Afghanistan et le Pakistan en hébergent beaucoup.

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De surcroît, ce genre de nouvelles sert de publicité pour les terroristes visant, en premier lieu, un jeune public. Pour toute organisation terroriste, une tentative d'assassinat d'un haut dirigeant est l'un des objectifs les plus fascinants, qui pourrait, si elle réussit, mener à une extension ultérieure de son influence. Surtout s'il s'agit de l'Inde, considérée comme assez prometteuse en tant que pays où il est possible de trouver de plus en plus de disciples parmi la jeunesse musulmane.

"Les terroristes, Daech en premier lieu, souhaitent étendre leur contrôle sur le sous-continent entier, l'Inde, le Pakistan, le Bangladesh, et pour y parvenir, ils peuvent tout faire, même recourir à une mesure totalement effrontée comme exploiter les enfants", estime la militante pakistanaise des droits de l'homme Zahida Hina.

Mme Hina ne croit pas pour autant qu'ils y parviendront car les forces spéciales indiennes travaillent de manière acharnée et sont toujours à l'avant-garde.

"Les enfants deviennent une monnaie d'échange"

En général, les experts sont d'avis que les enfants deviennent une monnaie d'échange dans ce jeu terroriste.

"A toute personne normale et raisonnable cela semble une sauvagerie et un sacrilège", affirme le publiciste pakistanais Mirza Mojahid. "L'exploitation des enfants à de telles fins va à l'encontre de toutes les religions, de toutes les visions du monde".

M.Mojahid a rappelé, à titre d'exemple, une histoire où des terroristes de Daech avaient montré un garçon qui tirait sur un ancien islamiste, soupçonné de trahison. Ou bien une tragédie au Pakistan, à Peshawar, en décembre dernier, où des djihadistes avaient tué plus de 130 élèves, le prétexte étant que leurs pères combattaient les terroristes…

"Dans cette guerre, les enfants deviennent une monnaie d'échange", résume M. Mojahid. "Et nous pouvons le condamner autant que nous voulons, mais l'unique solution consiste à vaincre le terrorisme".

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