Général français: 80.000 terroristes parmi les 100.000 combattants syriens

© Sputnik . Andrey Stenin / Accéder à la base multimédiaSyrie
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Lors d’une audition tenue mi-décembre 2015 au Sénat français, le général Didier Castres a donné une vision assez peu habituelle de l’opposition dite "modérée" tant vantée par les médias et hommes politiques occidentaux.

"Il existe en Syrie une constellation de combattants très divers de l'ordre de 100.000 personnes, dont la France estime que 80.000 d'entre eux appartiennent soit à des groupes terroristes désignés comme tels par les Nations unies, soit à des groupes salafistes extrémistes", a indiqué le général Didier Castres, sous-chef d'état-major Opérations de l'armée française.

Il a particulièrement insisté sur l'incohérence interne de l'opposition syrienne, très hétéroclite et divisée.

"Sur le plan militaire, la coalition soutient une opposition modérée qui pour l'heure, ne dispose pas de la masse critique, ni des objectifs partagés qui lui permettraient de s'imposer aux autres composantes de l'opposition et de combattre efficacement Daech. En parallèle, certains groupes bénéficient d'un soutien puissant d'Etats tiers, alors même qu'ils ne sont pas considérés comme +fréquentables+ par la coalition".

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Et de souligner: "Les mouvements d'opposition sont eux en difficulté, car ils pratiquent une politique opportuniste et se reconfigurent en permanence, s'alliant ou s'opposant entre eux, selon les circonstances et les objectifs. Ceci rend difficile une identification et une classification certaine".

Quant à l'implication des Forces aériennes russes sur le théâtre syrien, le général a souligné qu'elle "constituait un fait majeur".

"La Russie apporte la preuve qu'elle dispose d'une armée moderne. Ce n'est plus l'armée qui est intervenue en Tchétchénie: elle est capable de conduire des opérations complexes et de projeter des forces à l'extérieur de la Russie. L'outil militaire russe se révèle complet, comme le montrent les tirs de missiles de croisière, depuis les airs ou depuis un sous-marin".

Et d'ajouter: "La Russie vise à se placer en acteur majeur de la recomposition du Proche et Moyen-Orient tout en garantissant ses intérêts stratégiques. Il s'agit également pour la Russie de répondre à la menace de l'islamisme radical: les combattants étrangers de Daech comptent en effet, dans leurs rangs, 4 000 russophones dont 2 000 Russes".

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"En Syrie et depuis l'engagement des Russes, les forces armées syriennes sont passées à l'offensive partout et progressent sans pour autant inverser de façon définitive les rapports de forces avec les groupes armés d'opposition", a-t-il fait remarquer.

Tout en saluant les progrès faits par la coalition, le général a toutefois souligné le manque d'engagement de la part des pays de l'UE.

"S'agissant de l'engagement européen en Syrie, il se limite actuellement à l'engagement de la France, et à celui de la Grande-Bretagne, depuis quinze jours. Les Belges vont participer. Les Allemands vont apporter des moyens de reconnaissance. Cela illustre bien la faiblesse des moyens de la coalition et le manque de mobilisation de la communauté internationale, à commencer par les Européens".

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Et de conclure: "Cette campagne nécessite de la patience, de la constance et de la persévérance. Nous ne parviendrons à défaire les deux dimensions du +califat+- matérielle et immatérielle — qu'à travers une stratégie globale".

Depuis le début de l'opération, l'aviation russe, appuyée par les navires de la Flottille de la Caspienne et le sous-marin Rostov-sur-le-Don de la flotte russe de la mer Noire, a éliminé plusieurs centaines de djihadistes et détruit des milliers de sites terroristes.

La Russie a régulièrement été accusée d'"épargner Daech" par la presse française. En réalité, les avions russes frappent, outre Daech proprement dit, le Front al-Nosra (filiale d'Al-Qaïda) ainsi qu'une nébuleuse de groupes extrémistes n'ayant aucune différence idéologique avec Daech.

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