Poutine: les relations Russie-UE ne doivent pas être à sens unique

Il n’existe pas de problèmes insolubles dans les relations entre l’UE et la Russie, mais renoncer aux "règles de jeu unilatérales" pourrait ouvrir la voie à de nouveaux projets communs, susceptibles de renforcer la compétitivité du vieux continent face à la montée en puissance d’autres centres d’influences mondiales, estime le président russe.

"À ce jour, la Russie et l'UE se trouvent à la croisée des chemins, où il faut répondre à la question: comment voyons-nous l'avenir de nos relations, quelle direction emprunter", a observé Valdimir Poutine dans un article publié dans le journal grec Kathimerini.

Moscou, de son côté, est ouvert à un dialogue d'égal à égal avec l'UE et se dit prêt à aborder un large éventail de questions, allant de la libéralisation des visas à la création d'une alliance énergétique. Cependant, pour l'heure, les Vingt-huit demeurent réticents à cette initiative.

"Nous ne voyons pas encore de volonté partagée de suivre cette voie mutuellement avantageuse et prometteuse", a indiqué le dirigeant russe.

Dans le contexte du processus d'intégration qui a lieu en Europe et en Asie, M. Poutine a proposé de créer un espace de coopération économique et humanitaire commun de l'Atlantique au Pacifique, qui permettrait d'harmoniser ces tendances.

Selon le président russe, la coopération dans la région doit se baser sur "une architecture de sécurité commune et intègre". Un projet de ce type est aujourd'hui particulièrement en demande, car l'Europe fait face à une concurrence croissante d'autres centres d'influence, estime le dirigeant russe.

"Il est évident qu'il est possible d'assurer une place digne au +vieux continent+ dans la nouvelle réalité internationale, uniquement en réunissant le potentiel de tous les pays européens, y compris celui de la Russie", a affirmé M. Poutine.

L'initiative de créer un espace économique commun entre la Russie et l'UE a été avancée par le président russe en 2012. Vladimir Poutine a estimé alors que le niveau de coopération entre les parties ne correspondait pas aux défis globaux et que créer une communauté économique harmonieuse de Lisbonne à Vladivostok permettrait d'obtenir un marché continental commun d'une valeur total de milliers de milliards d'euros.