Les Français veulent faire partie de la coalition qui va venir à bout de Daech

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Ce jeudi, le ministère français de la Défense a reconnu pour la première fois que les forces spéciales du pays avaient été déployées en Syrie pour soutenir les rebelles arabo-kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) engagés dans la lutte contre Daech.

L'annonce du ministère de la Défense semble correspondre à l'accélération de l'offensive sur Raqqa — la soi-disant "capitale" de Daech en Syrie — et à la possible réussite de cet assaut, considère Frédéric Pichon, auteur du livre "Syrie: pourquoi l'Occident s'est trompé".

"Je crois que la France a compris que de toute façon au niveau russe et au niveau américain il y avait une volonté d'en terminer assez rapidement avec l'EI, qui s'est avéré une force qui n'a tenu jusqu'ici que par l'inertie et la mauvaise volonté d'un certain nombre de pays de la région. Et que par conséquent les Français veulent sans doute aussi faire partie, à minima, de cette coalition qui va probablement, dans quelques semaines ou peut-être dans quelques mois, venir à bout de cette organisation terroriste", a-t-il déclaré dans un entretien à Sputnik.

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Les événements s'accélèrent, a rappelé M.Pichon, avant de rajouter que "tout le monde a compris que Bachar el-Assad est là, sera là demain après la prise de Raqqa, et il faudra faire avec".

Prié de commenter la demande adressée par Washington à Moscou de ne pas bombarder cet autre groupe terroriste qui est le Front al-Nosra dû à sa présence sur le même territoire que les forces de ce qu'on appelle opposition modérée, Frédéric Pichon a répondu qu'il s'agissait d'une pure comédie.

"Tout le monde sait très bien, et Washington le sait très bien, que ces groupes dits modérés ont servi depuis le début de paravent, d'intermédiaire de la composante la plus dynamique et la plus puissante de la rébellion qu'est al-Nosra et Al-Qaïda. C'est une comédie menée par notamment les Etats-Unis et la France qui, en réalité, vise à ménager les alliés du Golf de ces pays, et en particulier la Qatar qui a choisi de financer, d'armer le Front al-Nosra en Syrie et qui, évidemment, à chaque frappe russe, vient protester auprès des Américains", a-t-il souligné.

Et de rappeler qu'il y avait une part de cynisme dans ces déclarations, les Etats-Unis étant très loin géographiquement de la zone de conflit, "ce qui n'est pas le cas de la Russie, ni de l'Europe. Et on devrait peut-être réfléchir deux fois avant de faire la fine bouche quand il s'agit d'éliminer des groupes tels qu'al-Nosra", a conclu M. Pichon.

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