La sortie de l’Iran du cadre de ses obligations nucléaires ne doit pas «susciter de remous», selon Moscou

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Le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que les déclarations de l’Iran concernant ses plans de renoncer progressivement à ses obligations dans le cadre de l’accord nucléaire «ne doivent pas susciter de remous», car il ne s’agit que «d’obligations volontaires de l'Iran prises dans l'esprit de compromis».

La déclaration faite par l’Iran qu’il pourrait s'affranchir d'autres obligations du Plan d’action global commun (JCPoA) ne doit pas provoquer la panique, croit le ministère russe des Affaires étrangères.

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«Les déclaration prononcées lors de la conférence de presse à Téhéran le 7 juillet de la part des représentants du ministère iranien des Affaires étrangères et de l’Organisation de l'énergie atomique d'Iran sur leur ferme intention de passer à la prochaine étape en ce qui concerne le refus progressif des obligations dans le cadre de l’accord nucléaire ne doivent pas susciter de remous. Il s'agit d’obligations volontaires de l'Iran prises dans l'esprit de compromis et dans l’intérêt de conclure le JCPoA», indique un communiqué du ministère russe.

En plus, la diplomatie russe tient à souligner que les clauses de l’accord ont été violées il y a longtemps et pas par l’Iran.

«Qui plus est, les termes de l’accord ont été gravement violés il y a longtemps. Et ce n’est pas l’Iran qui l’a fait comme nous tous savons.»

Avant de poursuivre, en évoquant une nouvelle date d’une réunion concernant l’accord nucléaire:

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«Une opportunité d'examiner concrètement cette question sera présentée lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs de l’AIEA le 10 juillet, qui, ironiquement, est convoquée à la demande des États-Unis qui ont refusé il y a un an de s’acquitter de toutes leurs obligations dans le cadre du JCPoA et violant la résolution de l’Onu 2231, mais exigeant que l’Iran continue à remplir toutes les clauses de l’accord.»

La position de l’Onu

Réagissant aux récentes décisions de Téhéran, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’Onu, Farhan Haq, a jugé que l’augmentation du taux d’enrichissement de l’uranium en Iran n’aidera pas à préserver l’accord.

«Le secrétaire général sait que l’Iran a probablement commencé à enrichir de l’uranium en dépassant les 3,67% fixés par le JCPoA. En cas de confirmation, de telles actions de l’Iran n’aideront ni à préserver l’accord, ni à garantir des avantages économiques concrets pour le peuple iranien», a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.

La situation autour de l’accord sur le nucléaire iranien

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L'accord sur le nucléaire iranien, intitulé Plan d’action global commun, a été signé à Vienne le 14 juillet 2015 par l'Iran, l'Allemagne, la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie. Il a pour objectif d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions économiques internationales visant le pays.

Le 8 mai 2018, Donald Trump a annoncé que Washington se retirait de l'accord, avant de signer un décret réinstaurant un certain nombre de sanctions anti-iraniennes, en affirmant chercher à imposer une «pression économique maximale» sur la République islamique. Le locataire de la Maison-Blanche a également promis que toute personne faisant affaire avec l'Iran «ne le ferait pas avec les États-Unis».

L'Iran menace de s'affranchir d'autres obligations

Le 7 juillet, Téhéran a annoncé qu’à partir de ce jour, l’enrichissement de son uranium dépasserait les 3,67%, soit au-dessus de la limite fixée par l’accord de Vienne.

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Les responsables iraniens, qui ont donné une conférence de presse, ont également déclaré que Téhéran continuerait à réduire ses engagements tous les 60 jours à moins que les signataires du pacte ne le protègent des sanctions américaines.

Le taux de 5% d'enrichissement de l'uranium que l'Iran aspirerait à atteindre reste encore nettement en deçà des 20% d'avant la conclusion de l'accord de 2015, et bien en dessous aussi des quelque 90% qui conviennent pour une arme nucléaire.

L'Iran avait également menacé à partir de dimanche de reprendre son projet initial de construction d'un réacteur nucléaire à Arak mis en sommeil en vertu de l'accord de Vienne.

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