Les titres du 29 mars 2012

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Les USA ont l'intention de déployer leur ABM en Asie// Acceptation par Damas du plan Annan: l'Occident sceptique// Scénarios d'une éventuelle attaque d'Israël contre l'Iran

Kommersant
Les USA ont l'intention de déployer leur ABM en Asie

L'administration américaine prévoit d'élargir la zone d'action de son bouclier antimissile (ABM) en déployant des systèmes de défense au Moyen-Orient et dans le Pacifique, écrit jeudi 29 mars le quotidien Kommersant. La nouvelle initiative de la Maison blanche pourrait sérieusement compliquer les relations entre les Etats-Unis et la Chine qui prétend au statut de première puissance militaire de la région. Selon les experts militaires américains, les protestations de la Russie contre le déploiement de l'EuroABM ressembleront à un "jeu diplomatique inoffensif" comparées à la réaction de Pékin.

L'intention de Washington de ne pas limiter la zone d'action de son système de défense antimissile à l'Europe a été annoncée par la sous-secrétaire à la Défense Madeleine Kridon. Selon elle, la Maison blanche est déjà entrée en pourparlers avec l'Australie, le Japon et la Corée du Sud sur le déploiement sur leurs territoires de missiles intercepteurs SM-3. La sous-secrétaire américaine a laissé entendre que le nouveau système régional ABM en Asie serait mis en place "progressivement, en utilisant les mêmes solutions déjà été testées en Europe" et destinées à protéger les alliés des Etats-Unis contre une éventuelle attaque venant de Corée du Nord.

La Maison blanche compte parallèlement ouvrir les négociations sur la "coopération stratégique" avec les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG). D'autant plus que ces dernières années Bahreïn, le Koweït, Oman, l'Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis ont à plusieurs reprises exprimé leurs préoccupations face au programme nucléaire iranien.

Selon les estimations des analystes du Pentagone, le déploiement des systèmes ABM au Moyen-Orient permettrait de régler plusieurs tâches à la fois. "Le principal objectif consiste à contrer une éventuelle attaque venant de Téhéran, a expliqué un haut fonctionnaire de l'administration américaine qui a souhaité garder l'anonymat. Deuxièmement, cela donnera certaines garanties aux pays arabes de la région qui ont fait part à plusieurs reprises de leur besoin de posséder leur propre arme nucléaire. Et, enfin, le déploiement des missiles intercepteurs dans la région pourrait apaiser quelque peu Israël (c'est-à-dire le persuader de renoncer aux plans d'attaque contre les sites nucléaires en Iran)."

A l'heure actuelle, seulement deux pays, Israël et l'Arabie saoudite, disposent de leurs propres moyens de défense antimissile. Selon les plans du Pentagone, huit batteries d'intercepteurs Patriot pourraient être prochainement déployées à Bahreïn, au Koweït, au Qatar et aux EAU. Des navires de combats équipés du système Aegis seront également envoyés en patrouille permanente dans la région. Selon les experts du Pentagone, dans un avenir prévisible Téhéran ne pourra pas doter ses missiles balistiques Shahab 3 d'ogives nucléaires, et les mesures prises par le Pentagone permettront de neutraliser les missiles iraniens de courte et de moyenne portée.

Cependant les plans de la Maison blanche de déploiement d'éléments de l'ABM au Moyen-Orient et en Asie du Sud-est risquent de provoquer une réaction imprévisible de la part de la Chine. "Pékin a déjà annoncé à plusieurs reprises qu'il désapprouvait les plans de Washington visant à accroître sa présence militaire dans la région, rappelle Riki Ellison, président du centre de recherche Missile Defense Advocacy Alliance. Le déploiement d'antimissiles américains près de la frontière chinoise pourraient provoquer une réaction telle que les protestations de la Russie contre le déploiement des éléments ABM en Europe ressembleraient à un jeu diplomatique inoffensif."
 
Nezavissimaïa gazeta
Acceptation par Damas du plan Annan: l'Occident sceptique

La communauté internationale a réagi avec retenue à l'acceptation par Damas du plan de Kofi Annan, qui exige des deux camps du conflit syrien qu'ils cessent la violence et commencent le dialogue politique. Toutefois, la Ligue arabe a l'intention d'exprimer officiellement son soutien du plan de paix, auparavant qualifié de "dernière chance" pour mettre un terme à l'effusion de sang en Syrie, écrit jeudi 29 mars le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a qualifié la décision de Damas de pas important, cependant elle a souligné que Washington jugerait du sérieux des intentions de Bachar al-Assad par ses actions. "Il peut le prouver en ordonnant à l'armée de cesser immédiatement le feu et de quitter les régions fortement peuplée", a déclaré Mme Clinton. Elle a également appelé l'opposition à arrêter les combats dans les jours à venir.

Les opposants au régime d'al-Assad, qui ont réussi la veille au congrès d'Istanbul à s'entendre sur l'unification sous l'égide du Conseil national syrien, ont qualifié la décision de Damas de tentative pour gagner du temps afin de réprimer définitivement l'opposition dans les principaux foyers de résistance antigouvernementale.

Dans ces conditions, la volonté de la Ligue arabe de soutenir le plan d'Annan a beaucoup d'importance. Une telle décision pourrait refroidir l'ardeur des adversaires les plus ardents d'al-Assad, tels que l'Arabie saoudite et le Qatar qui prônent une aide militaire au profit de l'opposition syrienne.

En particulier, l'Irak se prononce contre l'ingérence militaire étrangère en Syrie, a annoncé le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari. Selon lui, Bagdad soutien l'aspiration du peuple syrien à la liberté, mais estime que les changements ne doivent pas être mis en œuvre par la force. M. Zebari a déclaré que son pays soutenait les efforts de Kofi Annan.

Rappelons que le plan de paix de l'ancien secrétaire général des Nations Unies comprend six points. Il prévoit l'élaboration par les Syriens d'une solution politique, l'arrêt de la violence par toutes les parties en conflit sous la surveillance de l'ONU, l'accès de l'aide humanitaire aux régions qui ont subi des dommages et la libération de prisonniers politiques. De plus, le gouvernement syrien doit assurer la libre circulation des journalistes dans le pays, respecter la liberté de réunion et le droit de rassemblement.

Une particularité importante du plan est qu'il n'exige pas la démission d'al-Assad. Cela lui a assuré le soutien de Moscou et de Pékin, qui ont fermement l'intention d'empêcher une ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Syrie.

Cependant, en dépit du large soutien international, le sort du plan Annan reste en suspens. Dans certaines régions de la Syrie des affrontements armés se poursuivent, et l'ONU évalue déjà le nombre de morts à 9.000 personnes.

Selon la professeure Marina Sapronova de l'Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO), ces derniers temps, la situation en Syrie a radicalement changé. "L'initiative stratégique a été récupérée par Damas aussi bien sur le plan militaire que politique. Les forces de sécurité ont anéanti les principaux bastions de l'Armée syrienne libre. En parallèle, le gouvernement a réussi à organiser le référendum sur la nouvelle constitution avec un faible taux d'abstention."

Selon l'experte, la mission pacifique d'Annan se distingue par plusieurs points forts. "L'ancien secrétaire général de l'ONU a beaucoup d'autorité. Sa mission est la reconnaissance de facto par les Etats-Unis, l'Union européenne et la Ligue arabe du fait que la crise syrienne ne peut pas être réglée par la force militaire. Par ailleurs, la position d'Annan coïncide pratiquement avec l'approche de la Russie", a constaté Marina Sapronova.
 
Rossiïskaïa gazeta
Scénarios d'une éventuelle attaque d'Israël contre l'Iran

Israël a frappé les sites nucléaires de l'Iran. L'armée iranienne a riposté en attaquant un navire de combat américain dans le Golfe. Près de 200 Américains ont péri dans l'attaque. La réaction du Pentagone ne s'est pas fait attendre – les sites nucléaires iraniens ont été attaqués. Tel est l'un des scénarios des jeux de guerre qui se sont déroulés dans l'état-major des armées des Etats-Unis dans des conditions de haute confidentialité, écrit jeudi 29 mars le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le New York Times écrit que les stratèges du Pentagone ont évalué les options d'évolution de la situation. Les experts des rives du Potomac sont arrivés à une conclusion peu réconfortante: les Etats-Unis se retrouveraient forcément impliqués dans le conflit si Israël frappait l'Iran.

Comme l'ont déclaré aux journalistes les sources militaires américaines, Israël pourrait ne pas informer les USA de la préparation d'une telle attaque. Mais son efficacité serait faible: une attaque israélienne retarderait l'hypothétique programme nucléaire iranien de seulement un an, et les attaques américaines pourraient ajouter au maximum deux ans à ce délai. Toutefois, selon d'autres sources de Washington, si Barack Obama prend la décision de mener une opération militaire de grande envergure, cela infligera évidemment un préjudice bien plus important à l'Iran.

"L'aggravation de la situation autour du programme nucléaire iranien semble approcher de son point culminant", a déclaré Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies. Selon lui, aujourd'hui pratiquement plus personne ne doute que les Etats-Unis et Israël frapperont les sites nucléaires iraniens. "Une telle attaque aura très probablement lieu dans les six prochains mois", a fait remarquer l'expert.

"Evidemment, ni les Etats-Unis, ni Israël ne sont intéressés par une guerre de grande envergure contre l'Iran", estime Rouslan Poukhov. Il a souligné que l'opération chirurgicale de destruction du potentiel nucléaire de l'Iran restait l'objectif de ses adversaires. L'idéal serait la répétition des opérations israéliennes de destruction du réacteur nucléaire irakien d'Osirak en 1981 et du site nucléaire syrien en 2007. "Dans les deux cas, les pays attaqués ont été forcés d'étouffer l'affaire", a rappelé M. Poukhov.

Selon lui, Téhéran n'est pas intéressé par l'extension du conflit: "L'issue d'une telle guerre est évidente, et il est clair que l'Iran perdrait bien plus dans un tel conflit."

Les principales cibles d'Israël et des Etats-Unis seront les usines d'enrichissement de Natanz et Qom, le centre nucléaire d'Ispahan et le site nucléaire de Parchin. Les cibles secondaires seront le réacteur d'Arak et le réacteur de la centrale nucléaire de Bouchehr. "Les sites de recherche, de production et de lancement de missiles balistiques iraniens de moyenne portée seront attaqués en parallèle", suppose Rouslan Poukhov.

Selon lui, l'armée de l'air israélienne pourrait emprunter trois itinéraires de vol pour attaquer les sites nucléaires iraniens. L'itinéraire le plus probable passe par le nord, au-dessus de la mer le long de la côte libanaise et syrienne, puis à l'est le long des frontières turco-syrienne et turco-irakienne. Le deuxième itinéraire est central: au nord-est le long de la frontière jordano-syrienne puis à l'est par le Kurdistan irakien. Et le troisième itinéraire, est l'itinéraire sud: à l'est et au nord-est le long de la frontière jordano-saoudienne, puis à l'est par la partie centrale et sud de l'Irak.

Selon Rouslan Poukhov, l'Iran sera très probablement incapable de défendre ses principaux sites nucléaires et ne pourra compter que sur des succès partiels en abattant quelques avions ennemis.


Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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