Les titres du 30 mars 2012

© RIA Novosti . Ruslan Krivobok  / Accéder à la base multimédiaLes titres du 30 mars 2012
Les titres du 30 mars 2012 - Sputnik Afrique
S'abonner
La Ligue arabe divisée sur la question syrienne / La Lybie en passe de devenir une nouvelle Somalie / Le BRICS veut changer les règles du jeu dans les organismes mondiaux

Kommersant
La Ligue arabe divisée sur la question syrienne

Le sommet de la Ligue arabe, dont le thème principal était la Syrie, s'est tenu jeudi à Bagdad, écrit vendredi 30 mars le quotidien Kommersant. La division entre les membres de la Ligue arabe sur ce sujet était évidente avant même l'ouverture du forum. L'Arabie saoudite et le Qatar, les opposants les plus irréductibles de Bachar al-Assad, ont décidé de ne pas envoyer à Bagdad leurs fonctionnaires de haut rang. De cette manière Riad et Doha ont protesté contre la position insuffisamment intransigeante de la Ligue à l'égard de Damas: la déclaration finale ne mentionnait ni la démission de Bachar al-Assad, ni l'aide militaire à ses opposants.

Le sommet de Bagdad était finalement un demi-sommet: seulement neuf dirigeants arabes se sont rendus dans la capitale irakienne, sachant que la Ligue arabe rassemble 21 pays, ainsi que l'Organisation de libération de la Palestine. La Syrie, dont le statut de membre a été suspendu en novembre dernier, n'était pas représentée au forum.

L'invité principal était l'émir du Koweït Sabah al-Ahmed al-Sabah. Il se rendait en Irak pour la première fois depuis l'invasion de l'émirat par l'armée de Saddam Hussein en 1990. Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a accueilli solennellement l'émir à l'aéroport. Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon était l'autre invité de marque du sommet de Bagdad.

La déclaration conjointe adoptée à l'issue du forum condamne "la violence, les meurtres et l'effusion de sang" en Syrie et appelle toutes les parties impliquées dans le conflit à "chercher une solution politique grâce au dialogue national." L'Arabie saoudite et le Qatar ont considéré ce document comme insuffisant. Ils insistaient pour que les dirigeants arabes exigent le départ du président syrien Bachar al-Assad et prônaient l'approvisionnement en armes de ses opposants.

Mais le pays hôte de la réunion, l'Irak, ne partageait pas cette position. Le premier ministre chiite al-Maliki entretient des relations étroites avec ses coreligionnaires en Iran, considéré comme le principal allié de Damas. Les autorités actuelles d'Irak sont également loyales envers Bachar al-Assad et les alaouites qui sont derrière lui (les adeptes de la secte chiite). Par conséquent, depuis le début il était clair que le document final ne serait pas dirigé contre al-Assad. C'est la raison pour laquelle Doha et Riad ont même décidé de ne pas envoyer à Bagdad leurs ministres des Affaires étrangères, et le premier ministre qatari Hamad Ben Jassem al-Thani a reconnu que c'était un signal envoyé au gouvernement irakien.

La sécurité des participants au sommet était assurée par plus de 100.000 agents de sécurité irakiens. Toutes les routes conduisant dans la "zone verte" fortifiée et minutieusement protégée de Bagdad, où se tenait le forum, ont été fermées. Mais les terroristes se sont tout de même manifestés. Une explosion a retenti, en plein milieu du sommet, près du lieu de la réunion – l'ancien palais de Saddam Hussein. Selon d'autres informations, plusieurs explosions ont eu lieu. Les représentants de la police ont déclaré que c'était une "attaque de mortier qui n'a fait aucune victime, ni dégât."
 
Nezavissimaïa gazeta
La Lybie en passe de devenir une nouvelle Somalie

La perspective d'anarchie en Libye est de plus en plus réelle, écrit vendredi 30 mars le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les nouvelles autorités manquent pour l'instant de forces et de moyens pour maintenir l'ordre et contrôler toutes les troupes d'anciens révolutionnaires. La veille, Sebha, la capitale du sud du pays, a été le théâtre d'affrontements violents entre deux tribus. En trois jours de combats, selon diverses sources, entre 50 et 70 personnes ont été tuées, et des dizaines ont été blessées.

Les échanges de tirs à Sebha ont commencé dimanche en raison d'une querelle concernant une voiture et se sont étendues aux banlieues. Selon d'autres informations, l'affrontement a éclaté après l'assassinat d'un membre d'une tribu locale. Les autorités alarmées ont promis d'envoyer à Sebha jusqu'à 3.000 soldats pour rétablir l'ordre dans la ville et ses environs. Elles ont également l'intention d'organiser des négociations et de régler le conflit.

Par ailleurs, c'est loin d'être le premier exemple d'affrontements interethniques dans la Libye postrévolutionnaire. Le mois dernier, des dizaines de personnes ont été tuées dans la province lointaine d'Al-Koufra au sud-est du pays. Heureusement, le conflit a pu être maîtrisé grâce à l'intervention de l'armée gouvernementale.

Toutefois, que dire des provinces éloignées si les nouvelles autorités libyennes sont incapables de contrôler intégralement la situation dans la capitale. L'un des problèmes principaux sont les combattants de Zenten et de Misrata qui ont envahi Tripoli. Par exemple, les rebelles de Zenten ont pris l'aéroport de la capitale et refusent de le rendre aux autorités tant qu'ils n'auront pas obtenu des emplois et des postes de haut rang au sein du gouvernement.

Les rebelles de Zenten se comportent à Tripoli comme des vainqueurs en pays conquis. Le week-end dernier, les combattants ont ouvert le feu dans un hôtel de luxe lorsque l'administration avait tenté d'expulser un de leurs commandants pour un impayé de plusieurs mois. Puis ils ont kidnappé le gérant de l'hôtel, et ont refusé de le relâcher, jusqu'à ce que le ministre de l'Intérieur en personne et les forces de sécurité finissent par intervenir.

La faiblesse des autorités centrales force les tribus à prendre la situation entre leurs mains. La semaine dernière, à l'est de la Libye, les membres d'une tribu locale ont bloqué l'un des principaux passages à la frontière avec l'Egypte. Ils ont justifié leur action en disant que les anciens rebelles avaient pris le contrôle du poste frontalier pour pratiquer le trafic de stupéfiants et d'armes.

En effet, les armes sont activement exportées de Libye. Elles partent à destination de l'Egypte pour approvisionner le sud du pays, soit arrivent dans la péninsule du Sinaï où les bédouins et les terroristes les achètent volontiers. Une partie des armes et des munitions volées dans les arsenaux partent également vers l'ouest, en Tunisie où les autorités renforcent la frontière.

Les tendances séparatistes qui se renforcent en Libye sont également inquiétantes. Ce mois-ci, plusieurs politiciens représentant la Cyrénaïque, l'est de la Libye, ont proposé de transformer le pays en Fédération. Leur parti, le Congrès du peuple de la Cyrénaïque, s'est prononcé en faveur de l'autonomie.

Toutefois, les nouvelles en provenance de la Libye ne sont pas toujours mauvaises. Les communiqués rapportant que la production pétrolière dans le pays a atteint 1,45 million de barils par jour suscitent l'optimisme, d'autant plus qu'en fin d'année les Libyens comptent dépasser les quantités de production d'avant-guerre – près de 1,6 million de barils par jour. Cela signifie que le gouvernement recevra de l'argent pour former une police et une armée régulières.
 
Moskovskie Novosti
Le BRICS veut changer les règles du jeu dans les organismes mondiaux

Le président russe Dmitri Medvedev a assigné une mission politique au BRICS: devenir l'un des éléments clés du système de gestion mondial. Le 29 mars, à New Delhi s'est tenu le sommet de cinq pays émergents, à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, où ils ont revendiqué un rôle plus important dans le monde. Les membres du club ont exigé la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, et se sont également entendus pour réduire la part du dollar dans les transactions mutuelles au profit des monnaies nationales, écrit vendredi 30 mars le quotidien Moskovskie Novosti.

"Le BRICS est devenu une union globale", a déclaré Dmitri Medvedev au début de la partie des négociations ouverte au public. Il constate une évolution dans le fait qu'aujourd'hui le BRICS discute non seulement des questions économiques, mais également des problèmes de politique internationale. Selon le président russe, la transformation progressive en mécanisme d'interaction sur les questions portant sur l'économie et la politique mondiale pourrait devenir l'objectif stratégique du club.

Certaines mesures ont été proposées dans la déclaration de New Delhi adoptée à l'issue du sommet. Les pays du BRICS sont mécontents de la lenteur avec laquelle sont opérées les réformes du système des quotas au sein du FMI initiées en 2010. Le BRICS a des questions similaires à poser à la Banque mondiale. La Russie et ses partenaires estiment que l'élection du nouveau président de la BM prévue pour avril est une bonne occasion pour rompre avec le monopole des Etats-Unis sur ce poste. Les membres du sommet ont soutenu les candidats des pays émergents – l'ex-ministre colombien des Finances José Antonio Ocampo et la ministre nigériane des Finances Ngozi Okonjo-Iweala. Toutefois, tout le monde est conscient qu'ils n'ont aucune chance et que ce poste reviendra au représentant des Etats-Unis, Jim Yong Kim. Mais un autre souhait du BRICS est plus réaliste. Le club veut que la Banque mondiale tienne mieux compte des intérêts des pays émergents dans ses projets en cessant d'être un simple intermédiaire entre le nord riche et le sud pauvre.

En revanche, la mise en œuvre d'une autre décision du sommet dépend entièrement des membres eux-mêmes du BRICS. La banque publique russe Vnechekonombank (VEB) et les institutions de développement similaires des autres pays du club ont signé à New Delhi un accord général sur l'octroi de crédits dans les monnaies nationales. C'est une mesure en faveur d'un système monétaire multipolaire – le yuan et le rouble pourraient concurrencer le dollar et l'euro dans le commerce mutuel des pays du BRICS. Cela serait avant tout bénéfique pour la Chine, la plus impliquée dans le commerce mondial. A terme, la coopération financière pourrait conduire à la création d'une banque de développement conjointe.

Le président russe s'est également exprimé sur les questions d'ordre politique. Il a appelé à coopérer plus étroitement avec l'ONU et a soutenu l'adhésion de l'Inde et du Brésil au Conseil de sécurité des Nations Unies en tant que membres permanents. L'objectif du BRICS est de "faire obstacle à l'utilisation de l'ONU pour couvrir une politique visant à renverser des régimes indésirables."

Plus tard, dans une déclaration à la presse, Dmitri Medvedev a formulé la position générale: empêcher une ingérence extérieure dans les affaires de la Syrie, lui apporter une aide humanitaire et contribuer au dialogue entre les parties en conflit. "Je voudrais remercier de tout cœur mes collègues pour leur coopération efficace durant toutes ces années", a-t-il conclu. La première rencontre des dirigeants s'était tenue en Russie en 2009, au début du mandat présidentiel de Medvedev. En 2013, l'Afrique du Sud est prête à accueillir le sommet, où la Russie sera cette fois représentée par Vladimir Poutine.



Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала