Les titres du 5 avril 2012

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Une délégation des Frères musulmans égyptiens aux USA / Big Brother déploie ses tentacules en Grande-Bretagne / Les tribus libyennes sortent l'artillerie lourde

Kommersant
Une délégation des Frères musulmans égyptiens aux USA

Les représentants égyptiens du mouvement panislamique des Frères musulmans effectuent aux Etats-Unis leur première visite de l'histoire qui durera une semaine, écrit jeudi 5 avril le quotidien Kommersant.

Les Frères musulmans se sont rendus à Washington à un moment crucial pour l'Egypte. Le pays est en pleine bataille autour du texte de la nouvelle constitution. La question centrale est de savoir si elle stipulera que désormais l'Egypte vivra sous le régime de la charia. Beaucoup de libéraux et de coptes chrétiens sont convaincus que c'est le but ultime des Frères musulmans et des salafistes encore plus radicaux du parti Al-Nour, qui sont arrivés en deuxième position aux récentes législatives.

En signe de protestation contre l'islamisation de l'Egypte, les représentants des mouvements laïques et coptes ont ostensiblement quitté l'assemblée constitutionnelle qui élabore la loi fondamentale. Selon les libéraux et les chrétiens, les islamistes ont pris le contrôle total de cet organisme et ignorent le point de vue de leurs adversaires.

Toutefois, les Américains essayent de voir les choses de manière plus pragmatique. Ils estiment qu'il faut travailler avec les islamistes et les persuader de mener une politique plus raisonnée. Le principal atout de Washington est l'aide militaire de plusieurs milliards de dollars, qu'aucun leader égyptien ne voudrait perdre, même le plus radical.

"Il ne faut pas oublier que beaucoup de leaders des Frères musulmans ont passé de nombreuses années en prison et n'ont reçu aucune information sur les événements dans le monde. Et aujourd'hui ces gens ont très envie d'être reconnus comme des acteurs légitimes et à part entière sur la scène politique", estime Marina Ottaway, directrice du programme Moyen-Orient de la Fondation Carnegie pour la paix internationale et l'un des organisateurs de la visite de la délégation des Frères musulmans à Washington.

Les analystes citent l'exemple de la Tunisie, un autre pays arabe où une révolution a eu lieu l'année dernière. Les législatives y ont été remportées par le parti islamiste Ennahda, mais après des débats tumultueux les leaders ont accepté de faire des concessions et de ne pas adopter une constitution basée sur la charia.

Ainsi, tout ne fait que commencer en Egypte. La visite de la délégation des Frères musulmans à Washington n'est que l'une des étapes. Et elle n'est pas forcément décisive. Les leaders des Frères musulmans ont une marge de manœuvre réduite. En montrant leur sympathie envers les Etats-Unis et acceptant des compromis sur la question israélienne, ils risquent de perdre le soutien de l'électorat radical, qui se tournera dans ce cas vers les salafistes, encore plus intransigeants. Ces derniers ne se rendront certainement pas en visite aux Etats-Unis.
 
Rossiïskaïa gazeta
Big Brother déploie ses tentacules en Grande-Bretagne

L'écrivain britannique George Orwell, qui a prédit dans son roman 1984 le contrôle total des citoyens par l'Etat, ne s'est trompé que de 28 ans, écrit jeudi 5 avril le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

C'est en 2012 que le gouvernement britannique a proposé un projet de loi pour suivre toutes les conversations téléphoniques et messages électroniques de tous les citoyens du pays. Toutefois, le grand scandale a immédiatement éclaté et les autorités ont fait marche-arrière, en annonçant que cette nouveauté ne verra le jour que sous la forme de projet et fera l'objet de consultations.

Quel est l'objectif visé par le premier ministre David Cameron et ses collaborateurs? Ils veulent renforcer la sécurité de l'Etat et contrer le terrorisme et le crime organisé grâce à la surveillance totale. La police, les services de renseignement et les autorités municipales pourraient ainsi recevoir les listes des sites internet visités par tel ou tel habitant du pays. Par ailleurs, les opérateurs du web, en cas d'adoption du projet de loi, seront tenus dès la première demande et sans procédure judiciaire de fournir aux services de renseignement des informations sur les utilisateurs en temps réel. Selon les experts, le gouvernement pourrait forcer les sociétés informatiques a ouvrir des "passages secrets" aux services de renseignement afin de leur permettre de placer sur écoute les utilisateurs de Skype et de réseaux sociaux, de la même manière que pour les conversations téléphoniques.

Le fait que ce projet de loi devait être annoncé par la reine Elizabeth II pendant son discours au parlement prouve le sérieux des intentions du gouvernement britannique, à l'origine de cette initiative. Mais l'indignation sociale a atteint de telles proportions que certains commentateurs se sont permis de conseiller à Sa Majesté de ne pas s'exposer en faisant une telle déclaration. Il est à noter qu'il y a moins de trois ans, alors qu'il était leader du parti conservateur d'opposition, David Cameron avait sévèrement critiqué une initiative similaire du gouvernement travailliste. Il avait alors déclaré: "Si nous voulons cesser d'être contrôlés par l'Etat, nous devons nous opposer à la surveillance de l'Etat."

Par ailleurs, comme le fait remarquer un expert du Financial Times, les sociétés privées disposent déjà d'une immense quantité d'informations sur leurs clients, à commencer par le GPS intégré dans chaque smartphone, en terminant par l'historique de chaque recherche sur le net. A l'époque de Tony Blair, un acte du gouvernement avait permis aux municipalités locales d'effectuer entre 2004 et 2009 près de 10.000 opérations de surveillance de citoyens. Parmi les cas les plus scandaleux, il y a eu celui d'un couple du comté de Devon placé sous surveillance 24h/24 parce qu'il avait enfreint la loi en envoyant une demande d'inscription de son enfant dans une école d'un autre district.
 
Nezavissimaïa gazeta
Les tribus libyennes sortent l'artillerie lourde


Les tribus arabes et berbères, qui s'affrontent à seulement 120 km à l'ouest de Tripoli, près de la ville stratégique de Zouara, ont sorti l'artillerie lourde, au sens premier du terme, c'est-à-dire les chars et les canons, notamment antiaériens, écrit jeudi 5 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les autorités libyennes ont été incapables d'empêcher l'escalade de la violence. La nouvelle crise a une nouvelle fois mis en évidence le caractère explosif de la situation en Libye et la nécessité cruciale de créer des institutions gouvernementale efficaces.

Le conflit n'est pas seulement tribal, mais il est également interethnique. A Zouara vivent principalement des Berbères, dont les droits étaient bafoués à l'époque de Kadhafi, par conséquent ils ont activement soutenu la révolution. Leurs ennemis sont les Arabes des villes de Regdaline et de Jamil, qui ont combattu dans le camp de l'ancien régime.

Les deux camps s'accusent mutuellement de pillages, de viols et d'autres crimes. L'anarchie qui s'est installée en Libye après la guerre civile est un moment opportun pour se rappeler les anciennes rancunes ou se repartager le territoire et les sources d'eau.

Quoi qu'il en soit, les deux camps ont suffisamment d'armes et ils ont clairement décidé de ne pas faire dans la dentelle et ont lancé des chars et des roquettes dans la bataille. Et Zouara, et Regdaline ont subi d'importants dégâts suite au duel d'artillerie qui s'est poursuivi hier également.

Ces événements ont provoqué la panique à Tripoli. Zouara contrôle la route stratégique qui relie Tripoli à la frontière tunisienne. Les chargements nécessaires à l'existence normale de la capitale libyenne passent précisément par cette ville.

Lundi les autorités ont envoyé la police à Zouara. Cependant, il s'est avéré que le les canons des miliciens locaux étaient d'un calibre bien plus important, et les forces de l'ordre ont préféré ne pas s'ingérer dans le conflit.

Par ailleurs, ce n'est pas le premier cas de conflit tribal sanglant dans la Libye postrévolutionnaire. La semaine dernière, au cours d'affrontements tribaux similaires à Sebha, dans le sud de la Libye, près de 150 personnes ont perdu la vie. Mais cette fois les combats n'ont pas lieu dans une province éloignée, mais tout près du siège du gouvernement central.



Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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