2012 sera un millésime dans la coopération navale russo-indienne

© RIA NovostiSous-marin Nerpa
Sous-marin Nerpa - Sputnik Afrique
S'abonner
Le thème naval dans les exportations d'armements russes en Inde ne se termine pas avec la remise du sous-marin Nerpa à la marine indienne mercredi dernier.

Le thème naval dans les exportations d'armements russes en Inde ne se termine pas avec la remise du sous-marin Nerpa à la marine indienne mercredi dernier. Cette année, New Delhi et Moscou prévoient de finaliser plusieurs autres contrats navals qui pourraient faire de 2012 "l'année de la marine" dans la coopération militaro-technique entre l'Inde et la Russie.

La remise du Nerpa

Mercredi la marine indienne a officiellement réceptionné le sous-marin nucléaire Chakra. Il s'agit de l'ancien sous-marin russe K-152 Nerpa, sous-marin polyvalent du projet 971, dont la construction a été lancée en 1991 et terminée dans les années 2000, et qu'il était prévu de transmettre aux militaires indiens.

La construction du sous-marin a pris énormément de temps. Selon les plans initiaux, il était prévu d'envoyer le sous-marin en Inde en 2007. Comme on peut le voir, la réalité a changé les plans. Il y avait plusieurs raisons à cela. La mise au point des équipements de l'engin a pris beaucoup de retard. Et en 2008, suite au déclenchement imprévu du système anti-incendie dans un compartiment 20 personnes ont été tuées à bord du Nerpa.

Certains examens relient directement cet accident aux mises au point effectuées sur le matériel de contrôle des systèmes de bord Molybdène dans le cadre de la commande passée par l'Inde.

Ce n'est pas le seul incident survenu à bord du Nerpa. Par exemple, la purge spontanée de la citerne de ballast principal à proximité immédiate du quai. Les incidents étaient dans leur majorité dus à un dysfonctionnement du Molybdène. La situation était d'autant plus inquiétante que cette version du système équipait les nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d'engin (SNLE) du Projet 955 Boreï.

Mais il a été finalement achevé, remis à l'Inde et mis en service pour dix longues années, pour pratiquement 1 milliard de dollars. Et c'est tout? Non, ce n'est que le début de l'année 2012, la grande année de la marine dans la coopération militaro-technique russo-indienne.

Un porte-avions modernisé et les avions ad hoc

Le Vikramaditya, anciennement Admiral Gorchkov, l'ancien porte-avions soviétique du projet 1143.4 Bakou, a été formellement vendu à l'Inde en 2004. Durant les huit années qui ont suivi, on lui a ajouté un tremplin de décollage, on a modernisé ses systèmes de bord et dans l'ensemble on l'a entièrement révisé.

Initialement, l'entrée en service du bâtiment était prévue pour 2008, mais cela n'a pas été possible. Le processus était complexe: les Indiens ont exigé de respecter les délais et le financement, la Russie invoquait le manque de personnel sur les chantiers navals et disait que la question de la modernisation n'avait pas été étudiée jusqu'au bout. En particulier, plusieurs travaux nécessaires n'ont simplement pas été pris en compte lors de l'établissement du devis.

En 2008, le contrat a été signé pour une autre somme, mais les travaux ont pris tout de même beaucoup de temps. On affirme qu'avant la fin de l'année 2012 le Vikramaditya sera transmis à la marine indienne.

Acheter un porte-avion sans avions signifierait jeter de l'argent par la fenêtre. Sur ce plan l'Inde a ses propres projets à long terme, mais pour l'instant elle achète la majeure partie des avions embarqués à la Russie. Il est question du MiG-29K, dont le système de bord a été complètement modifié à la demande de l'Inde pour le Vikramaditya. Cet avion est apparu vers la fin de l'Union soviétique, mais peu d'équipements du modèle initial dotent le nouvel engin.

En 2004, l'Inde a d'abord commandé à la Russie 16 appareils (de deux types: le MiG-29K et le biplace d'entraînement et de combat MiG-29KUB), et en 2009 l'option pour la fourniture de 30 chasseurs supplémentaires avant 2015 a été activée.

Il est à noter que le MiG-35, qui a été récemment éliminé de l'appel d'offres MRCA de l'Inde pour 126 chasseurs, est en fait fabriqué sur la base du MiG-29K "new look", conçu pendant la réalisation du contrat portant sur le porte-avions. Autrement dit, les Indiens avaient déjà une idée de cet appareil et ont déjà choisi une version plus "légère" pour la marine.

Cependant, le MiG-29K a fait ses preuves et n'est plus seulement acheté par l'Inde, mais également par la marine russe. Et le MiG-35 - qui représente toujours deux avions de démonstration - n'a pas encore été mis au point, même si potentiellement il est très intéressant et prometteur.

Un matériel qui a fait ses preuves

Les porte-avions sont de grande taille et par définition c'est un produit vendu à l'unité. Dans le monde, les Etats-Unis sont probablement le seul pays qui peut se permettre de construire des porte-avions à peu près similaires, mais avec leurs particularités.

Les bâtiments de taille moyenne sont bien plus demandés.

La construction du premier trio de frégates indiennes de la classe Talwar (identifié en Russie comme le projet 1135.6) a commencé en 1999 et en 2000 aux chantiers navals Baltiïski de Saint-Pétersbourg. Les délais n'ont pas été respectés (avec un retard d'environ un an), mais pour 2004 les trois frégates étaient en service dans la marine indienne.

En dépit du retard, en 2006 l'Inde a commandé à la Russie trois bâtiments supplémentaires en déduisant du montant du nouveau contrat les frais d'atermoiement du contrat précédent. Personne n'y a vu d'inconvénient.

La gouvernement russe a ordonné la construction du second trio de frégates à Kaliningrad, aux chantiers navals Yantar. L'état des chantiers laissait à désirer et le retard était inévitable.

Cependant, si les frégates sont remises à l'Inde selon les plans annoncés en septembre dernier, le retard n'aura pas été supérieur à 11-14 mois, ce qui est, en fait, un très bon résultat. A en croire les dernières estimations de la Russie, les trois bâtiments seront transmis courant 2012, ce qui sera encore mieux.

Les chantiers Yantar s'occupent également de la construction de trois frégates (et trois supplémentaires ont été également commandées) du projet 1135.7 pour la marine russe. Il s'agit du projet 1135.6 légèrement modifié, qui servira au final à doter rapidement la flotte russe d'une plate-forme bien maîtrisée par les chantiers et des navires dont elle a cruellement besoin.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала