Les titres du 10 avril 2012

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L'Egypte est-elle au bord d'une une nouvelle révolution?// Les autorités libyennes se vengent des "mercenaires" de Kadhafi// Nucléaire: réunion entre l'Iran et les Six le 14 avril à Istanbul

Moskovskie Novosti

L'Egypte est-elle au bord d'une une nouvelle révolution?

Un coup d'Etat contrerévolutionnaire est imminent en Egypte, écrit mardi 10 avril le quotidien Moskovskie Novosti. Cela se produira si l'élection présidentielle de mai est remportée par Omar Souleimane, chef des services de renseignement à l'époque de Hosni Moubarak. Sa candidature a très probablement été concertée avec les militaires (qui dirigent actuellement le pays). Ils veulent empêcher l'arrivée au pouvoir des islamistes. Ces derniers ont déjà annoncé que Souleimane ne pourrait remporter l'élection qu'en la falsifiant. "Cela se terminera pas une nouvelle révolution. On le chassera à nouveau", a promis Khairat al-Chater, numéro deux des Frères musulmans.

La décision inattendue d'Omar Souleimane d'entrer dans la course présidentielle est, selon de nombreux commentateurs, effectivement une réaction de l'élite égyptienne à l'avancement par les Frères musulmans de deux candidats à la fois – Khairat al-Chater en tant que candidat principal et de Mohamed Mursi au cas où la candidature du premier serait rejetée en raison de son casier judiciaire.

Al-Chater, et un détenu "expérimenté": il a passé au total 12 ans en prison suite aux décisions du Tribunal militaire suprême. Les Frères musulmans, qui contrôlent le parlement depuis les législatives de janvier dernier, avaient promis de ne pas chercher à monopoliser le pouvoir et de ne pas avancer de candidat au poste présidentiel. Cependant, ils ont soudainement changé d'avis en déclarant que les candidats des autres forces politiques étaient une menace pour la cause de la révolution.

Omar Souleimane, âgé de 74 ans, qualifié de candidat représentant le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige l'Egypte depuis février 2011, a déclaré le 5 avril qu'il ne se présenterait pas. Mais le dimanche 8 avril il a tout de même soumis sa candidature à la Commission électorale centrale d'Egypte à 20 minutes de la fin de l'enregistrement.

Evgueni Satanovski, président de l'Institut d'Israël et du Proche-Orient, estime que Souleimane pourrait remporter la victoire étant donné, d'une part, le soutien de la frange de la société qui ne souhaite pas l'islamisation du pays et, d'autre part, la possibilité pour les autorités militaires de falsifier les résultats. "Mais on ne peut pas vraiment parler de nouvelle révolution, comme le promettent les islamistes, car la révolution égyptienne n'est pas encore terminée", a-t-il ajouté. Toutefois, selon lui, même en cas de victoire, à terme Souleimane ne sera pas un concurrent sérieux face aux Frères musulmans en raison de son âge avancé.

L'élection au suffrage universel direct du président égyptien se tiendra les 23-24 mai.

"Mais l'élection pourrait ne pas avoir lieu, estime Alexeï Malachenko du Centre Carnegie de Moscou. Les enjeux sont trop importants, et le CSFA pourrait finalement perpétrer un coup d'Etat militaire."

Nezavissimaïa gazeta

Les autorités libyennes se vengent des "mercenaires" de Kadhafi

Hier, à Tripoli s'est tenue la seconde audience du tribunal militaire sur l'affaire des citoyens ukrainiens soupçonnés d'avoir coopéré avec le régime de Kadhafi. Bien que plus de 6 mois se soient écoulés depuis l'arrestation de 22 Ukrainiens, Kiev ne peut toujours pas dire exactement qui sont ces personnes et pourquoi elles ont refusé d'être rapatriées au début du conflit, écrit mardi 10 avril le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Fin août 2011, la presse occidentale a rapporté l'arrestation par les rebelles libyens de 27 citoyens de la CEI – 22 Ukrainiens, 2 Russes et 3 Biélorusses. On les a d'abord considérés comme des tireurs d'élite mercenaires qui auraient combattu du côté de Kadhafi.

Cependant, il s'est avéré plus tard que les "tireurs d'élite" n'avaient pas d'armes, et que près de la moitié des personnes appréhendées étaient des gens âgés, certainement inaptes au service militaire. Ils ont été placés en détention en attendant de clarifier la situation.

Les détenus ont annoncé en automne dernier qu'ils étaient venus dans ce pays en conflit en vertu d'un contrat russo-libyen passé avec la compagnie pétrolière Dakar et devaient effectuer des travaux de construction en vue de l'extraction de pétrole. Ils étaient au courant du début du conflit, mais comptaient sur sa fin rapide et la relance active de l'industrie, et par conséquent plus d'argent. Toutefois, en arrivant en Libye, les Ukrainiens ont été presque immédiatement arrêtés par l'armée de Kadhafi, qui a forcé sous menace de mort les spécialistes civils à réparer le matériel militaire. Et c'est cette activité qui constitue la base des chefs d'inculpation pesant contre les Ukrainiens. La situation est d'autant plus compliquée qu'en Russie et en Libye même les spécialistes ignorent tout de l'entreprise Dakar qui travaillerait dans le secteur pétrolier.

Le 4 avril, à Tripoli s'est tenue la première audience du tribunal militaire sur cette affaire. Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères Alexandre Dikoussarov a déclaré que Kiev avait réussi à obtenir qu'un avocat et un traducteur soient mis à la disposition des accusés, et qu'un diplomate de l'ambassade ukrainienne soit présent au tribunal. "C'est la première audience. La seconde permettra de savoir ce qu'ils risquent", a-t-il déclaré.

Kiev fait remarquer que les diplomates ukrainiens sont également en difficulté, car le nouveau gouvernement libyen ne peut pas oublier les accueils splendides organisés pour le dictateur libyen renversé par le président ukrainien de l'époque Viktor Iouchtchenko et l'ex-première ministre Ioulia Timochenko.

"L'Ukraine doit protéger ses citoyens. Il fallait immédiatement tirer au clair qui sont ces gens et ce qu'ils font en Libye. Même si les accusations portées contre eux sont bien fondées, or on ne peut pas l'exclure car nous n'avons aucune information, le ministère des Affaires étrangères doit garantir un procès juste. Et de sonner l'alarme si nos compatriotes sont injustement accusés", a expliqué Vitali Bala, directeur de l'Agence de simulation des situations.

Hier Kiev a même été incapable de donner des informations précises concernant le nombre d'accusés. Les experts ukrainiens se rejoignent à dire qu'on peut s'attendre à tout de la justice libyenne, même à une peine de mort.

Kommersant

Nucléaire: réunion entre l'Iran et les Six le 14 avril à Istanbul

L'intrigue autour de la date et du lieu où se tiendra le prochain cycle des pourparlers à six entre les médiateurs (cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies plus l'Allemagne) et l'Iran s'est dénouée, écrit mardi 10 avril le quotidien Kommersant. Michael Mann, porte-parole de la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères Catherine Ashton, a déclaré qu'il avait été convenu d'organiser les négociations le 14 avril à Istanbul.

La question du lieu de l'organisation des négociations à six sur le problème nucléaire iranien, interrompues en janvier 2011, a été soulevée en raison du soutien de la Turquie à l'opposition syrienne contre le principal allié de Téhéran, le président Bachar al-Assad. A son tour, L'Iran a proposé d'organiser les négociations non pas à Istanbul, comme prévu, mais à Bagdad ou Pékin. Cependant, cela a été suivi d'une déclaration très ferme du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui au cours de sa récente visite à Téhéran avait déjà concerté les détails du déroulement des négociations à Istanbul: "Ils continuent à perdre leur notoriété dans le monde, car ils agissent de manière malhonnête." Et Téhéran a finalement levé ses objections.

Plus encore, l'Iran a annoncé hier la concession qu'il pourrait faire lors de la réunion d'Istanbul. Comme l'a déclaré Fereydoun Abbassi Davani, chef du programme nucléaire iranien, Téhéran pourrait cesser la production d'uranium enrichi à 20% après avoir accumulé suffisamment de combustible pour les besoins du réacteur de Téhéran et d'autres réacteurs de sites nucléaires du pays. "Dès que nous auront obtenu suffisamment de combustible, nous cesserons sa production et pourrions même passer complètement à la production d'uranium enrichi à seulement 3,5%", a-t-il promis. Toutefois, le représentant iranien a fait comprendre qu'il était hors de question de suspendre immédiatement les travaux d''enrichissement d'uranium, comme l'exige l'Occident.

Les experts estiment que la dernière proposition de Téhéran est une "mine" informationnelle destinée à tenter une nouvelle fois de diviser les six médiateurs en deux camps – les "bons" et les "méchants" policiers, dont les positions seront divergentes sur l'initiative iranienne. "On ne peut pas appeler cela un véritable compromis, a expliqué Ivan Trouchkine, expert du Centre d'études politiques PIR. On n'a pas besoin de déclarations politiques, mais d'un plan juridiquement contraignant comportant les mesures et les délais de suspension des travaux qui préoccupent énormément le monde entier. L'Iran n'est pas encore prêt à adopter un tel plan."

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

 

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