Londres repousse son intervention en Syrie

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Hier soir, Londres a pris la décision inattendue de reporter son intervention en Syrie, écrit jeudi 29 août le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Hier soir, Londres a pris la décision inattendue de reporter son intervention en Syrie, écrit jeudi 29 août le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Ce coup de théâtre fait suite à l'avertissement du parti travailliste d'opposition, qui a annoncé vouloir s’opposer la décision d'intervenir en Syrie lors du vote d’aujourd'hui à la Chambre des communes du parlement britannique. Cet ultimatum a été notifié mercredi soir au premier ministre David Cameron par Ed Miliband, chef du parti travailliste. Ce dernier a exigé du premier ministre des garanties selon lesquelles la décision d'intervenir serait prise par le Royaume-Uni uniquement à l'issue de l'enquête des inspecteurs de l'Onu en Syrie et seulement quand, en tenant compte des conclusions de l'Onu, la Chambre des communes organisera un deuxième vote.

La chaîne britannique BBC a annoncé mercredi soir que la première réaction de Cameron fut de refuser les conditions avancées par Miliband mais moins de deux heures plus tard le bon sens a pris le dessus et le gouvernement a proposé un plan d'action précis. A savoir : le Royaume-Uni est prêt à attendre jusqu'à ce que les experts de l'Onu présentent leurs conclusions concernant l'utilisation de l'arme chimique en Syrie. Seulement après l'adoption d’une résolution à l'Onu, le gouvernement britannique demandera alors l'approbation des députés pour une intervention en Syrie. A la suite de quoi Westminster votera pour la deuxième fois concernant la question fatidique : faut-il intervenir ou non ? Tout cela ne devrait pas arriver avant la semaine prochaine. Quant à la réunion du parlement prévue aujourd'hui, elle n'est pas annulée pour autant. Cependant les députés ne voteront pas sur l'intervention en Syrie et évoqueront une question plus large : la "réaction humanitaire".

Les travaillistes ne sont pas seuls à avoir poussé Cameron à faire marche-arrière : l'opinion publique a également joué son rôle. Les généraux britanniques ont exprimé des doutes quant à l'idée de débarquer en Syrie avec des missiles. L'opinion publique d'Albion est tout aussi découragée. Un sondage auprès de 2 000 Britanniques réalisé par le centre YouGov a montré que seulement 25% étaient favorables à une frappe en Syrie, contre 50% d’opposants. Pour cette raison, les mœurs du public ont été considérées comme "profondément sceptiques".

La concession de Cameron est perçu par certains commentateurs comme dégradante pour le premier ministre. Cela reste discutable. Savoir écouter l'opinion du public lui fait honneur. Notamment sachant que cette décision met une distance entre Londres et son "cousin" transatlantique. Selon des sources bien informées, l'intervention militaire en Syrie était prévue ce week-end. De cette manière, si les USA proclamaient la nécessité d'une attaque militaire pour samedi ou dimanche, ils devraient commencer sans le soutien de la Grande-Bretagne qui pourrait (rien n'est encore sûr) rejoindre l'aventure plus tard. Ou déciderait de ne pas s'y joindre du tout.

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