Les néonazis pourront donner des cours dans les écoles suédoises

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L'administration scolaire d'Etat et le chancelier de justice de Suède ont décidé la semaine dernière que les néonazis avaient officiellement le droit d'intervenir dans les établissements scolaires, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.

L'administration scolaire d'Etat et le chancelier de justice de Suède ont décidé la semaine dernière que les néonazis avaient officiellement le droit d'intervenir dans les établissements scolaires, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.

La loi interdit selon eux la discrimination de tout parti souhaitant participer à l'"éducation civique" des étudiants. Cette décision a ébranlé l'ensemble du pays.

Cette question a été évoquée sur une requête du parti des Suédois d'extrême-droite, héritier direct des partis nazis de la première moitié du XXe siècle, qui veut mener une campagne de recrutement active dans les écoles et les lycées suédois lors des législatives d'automne. Les partis suédois profitent généralement de ce scrutin pour informer la jeune génération suédoise de leurs opinions et objectifs. Ils organisent dans les établissements scolaires des "ateliers de parti" et envoient leurs représentants dans les écoles pour y tenir des présentations. Le parti des Suédois n'avait pas réussi jusque-là à obtenir ce droit, se voyant refuser l'accès dans les écoles par les directeurs des établissements et les autorités régionales. L'absence de cette "tribune" se reflétait sur les résultats modestes du parti.

Mais aujourd'hui les temps ont changé. L'Europe, y compris la Suède, connaît une envolée d'extrémisme. Aux dernières législatives dans le pays, les Démocrates suédois ont pour la première fois pu entrer au parlement. Ils ont également connu un succès retentissant aux législatives européennes avec 10% des voix, devenant le troisième parti le plus populaire du pays. Quatre ans plus tôt, seulement 3% des Suédois avaient donné leur voix à ce parti.

Le ministre suédois de l'éducation Jan Björklund a déclaré dans une interview qu'il réunirait prochainement les représentants de tous les partis parlementaires pour revoir la législation nationale.

"Je pense que tout le monde est d'accord sur le fait qu'on doit pas laisser les partis franchement nazis s'approcher de nos enfants", a déclaré le ministre. Selon lui, dans le cas présent la loi sur la liberté d'expression entre en contradiction avec la charte scolaire, conformément à laquelle les élèves doivent être éduqués dans un esprit démocratique et apprendre des notions comme l'égalité entre les hommes.

Sur ce succès des nazis dans la bataille juridique, les experts suédois rappellent que le pays s'est emmêlé dans les extrêmes. D'une part, la loi protège le droit des successeurs idéologiques d'Hitler à faire de la propagande dans les écoles. De l'autre, pour une notion erronée de la tolérance, on retire des manuels et des livres pour enfants des expressions "incorrectes" mentionnant l'appartenance ethnique ou sexuelle de tel ou tel personnage, interprétée par les "savants de la démocratie" comme offensantes.

Quant au droit des nazis à tenir des discours dans les écoles, même en cas d'interdiction le mal est déjà fait. Le parti des Suédois a bénéficié de la publicité nécessaire dans les plus grands médias nationaux avant les législatives. La même histoire s'était produite avec les Démocrates suédois en prévision des législatives européennes. Comme le font remarquer les experts, les protestations de la communauté démocrate et les tentatives de réduire l'élan de la campagne électorale des populistes ont contribué à la hausse de leur popularité. "Les tentatives de nous gêner n'ont fait que mobiliser nos électeurs", a déclaré Jimmie Akesson, chef des Démocrates suédois, en commentant le succès de son parti aux législatives européennes.

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