Bachar al-Assad brigue son troisième mandat

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Quinze des 22,5 millions d'habitants de la Syrie sont attendus dans les bureaux de vote pour un scrutin présidentiel, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Quinze des 22,5 millions d'habitants de la Syrie sont attendus dans les bureaux de vote pour un scrutin présidentiel, écrit mardi le quotidien Kommersant.

Il s'agit de la troisième élection pour le président sortant Bachar al-Assad. Cependant, elle ne se tiendra plus sous la forme d'un référendum sans alternative, mais avec la participation de deux autres candidats. Toutefois, ce vote reste formel. Les experts interrogés prédisent la réélection d'Assad pour son troisième septennat et qualifient la tenue de l'élection de "grande victoire diplomatique et politique".

Le ministre de l'Information Omran Ahed al-Zouabi a annoncé que les autorités comptaient sur un taux de participation élevé des électeurs dans toutes les provinces, y compris où se déroulent les combats. Mais les pronostics du camp de l'opposition sont très différents – moins de 20%.

"Il est impossible en temps de guerre de vérifier combien de personnes se sont réellement enregistrées et se rendront au bureau de vote. Souvent, certains quartiers de la ville sont contrôlés par les autorités, d'autres par l'opposition. Le problème de la Syrie est qu'il est impossible de tracer une ligne de démarcation nette entre les belligérants", explique Elena Souponina, directrice du Centre de l'Asie et du Proche-Orient à l'Institut russe des recherches stratégiques.

Saleh Muslim, leader des Kurdes qui vivent à proximité de la frontière turco-syrienne (près de 2 millions de personnes, soit 10% de la population syrienne), a déclaré que cette présidentielle était une "mise en scène théâtrale" et qu'il était "inutile d'y participer". Cette position semblent adopter de nombreux Kurdes, qui sont plutôt occupés aujourd'hui à mettre en place leur propre autonomie et organiser leurs législatives.

"Nous invitons la population à ne pas voter, mais nous sommes certains que tout a déjà été décidé à la place des Syriens et les résultats sont connus", a déclaré Moulhem al-Droubi, secrétaire général du Conseil national syrien basé en Arabie saoudite. Quant à Mahmoud al-Hamza, représentant du Comité de soutien à la révolution syrienne à Moscou, il a affirmé que les opposants ne chercheraient pas à empêcher le vote, le considérant comme un "spectacle indécent".

Toutefois, les radicaux qui sévissent en Syrie ont agi différemment. Ils ont organisé plusieurs attaques dans la province d'Alep faisant 54 morts. L'Observatoire syrien des droits de l'homme basé à Londres est persuadé que ces attaques visaient à empêcher la présidentielle et n'écarte pas l'éventualité de nouveaux attentats le jour du vote.

Pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir du parti Baas, l'élection présidentielle ne se déroule plus sous forme de référendum sans alternative, mais avec la participation de deux autres candidats. Il s'agit de l'ex-ministre et l'entrepreneur libéral Hassan al-Nouri et du communiste Maher Hajjar. Selon Elena Souponina, leur participation, bien que formelle, a tout de même de l'importance. "La priorité de Bachar al-Assad après l'élection sera de rétablir la stabilité grâce aux réformes politiques et économiques. Et le déroulement de la présidentielle sur une base alternative prouve que les autorités syriennes sont prêtes à prendre des mesures dans ce sens", déclare l'experte.

Les autorités syriennes ont annoncé l'arrivée de plusieurs délégations d'observateurs étrangers. La délégation russe se compose de trois membres du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement): Alexeï Alexandrov, Igor Morozov et Rafail Zinourov.

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