Bientôt le retour de Nicolas Sarkozy?

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Jean-François Copé, président du principal parti d'opposition français, l'UMP, a démissionné après un scandale retentissant, écrit lundi 16 juin le quotidien Kommersant.

Jean-François Copé, président du principal parti d'opposition français, l'UMP, a démissionné après un scandale retentissant, écrit lundi 16 juin le quotidien Kommersant. L'ex-président français Nicolas Sarkozy pourrait ainsi se retrouver à la tête du parti après avoir quitté la scène politique il y a seulement deux ans. Au sein de son parti beaucoup craignent ce retour.

Jean-François Copé a officiellement quitté son poste dimanche. Cette démission était attendue: il avait été touché par le scandale de corruption impliquant l'agence de communication Bygmalion, dirigée par deux de ses proches. Pendant la campagne présidentielle de 2012 l'UMP aurait ainsi versé près de 20 millions d'euros à cette agence, dont un certain nombre pour organiser des événements qui n'ont jamais eu lieu.

Ironie du sort: cet argent n'a même pas permis au candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy de repartir pour son second mandat. Deux ans après, ces révélations provoquent un grand scandale qui a forcé le président de l'UMP à démissionner. Pour l'instant, le parti est dirigé par un triumvirat d'anciens premiers ministres: François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin.

Le leader du parti sera élu en novembre. La liste des candidats n'a pas encore été établie. Il pourrait s'agir de François Fillon – principal rival de Copé dans la course pour diriger le parti – ou d'Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, créateurs de l'UMP.

Fillon était premier ministre pendant tout le mandat de Sarkozy, de 2007 à 2012, mais il n'y a jamais eu d'entente entre eux depuis, et la rivalité entre ces politiciens attire régulièrement l'attention des journalistes. D'autant que Sarkozy bénéficie d'un soutien presque inconditionnel des membres du parti ordinaires et l'avait déjà dirigé dix ans plus tôt. Toutefois, les sondages sont plus favorables à Juppé: 23% des personnes interrogées le voient comme nouveau leader du parti, contre 14% en faveur de Sarkozy et 12% pour Fillon.

Alain Juppé, qui aura 72 ans en 2017, ne sera probablement pas candidat à la présidentielle. Quant à Nicolas Sarkozy, beaucoup n'ont pas oublié que l'aversion pour ses manières et son style politique avaient éloigné de nombreux Français de la droite républicaine, se soldant par l'élection de François Hollande en 2012 qui s'était présenté comme le contraire de Sarkozy.

Ce départ inattendu de Copé pourrait forcer Sarkozy à revenir en politique probablement plus tôt qu'il ne le voudrait. Cependant, toute décision de l'ex-président pourrait être fatale aujourd'hui pour sa carrière. S'il ne gagnait pas les primaires, il pourrait être définitivement mis sur la touche. S'il les remportait, on chercherait à le noyer dans les affaires du parti et lui rappeler l'affaire Bygmalion. Après tout, c'est pour sa campagne que des millions qui ont valu la chute à Copé ont été récoltés.

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