Les Etats-Unis n'abandonneront pas Kiev à Moscou

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La sous-secrétaire d'Etat américaine pour l'Europe et l'Eurasie, Victoria Nuland, est arrivée hier à Kiev pour une visite de deux jours, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La sous-secrétaire d'Etat américaine pour l'Europe et l'Eurasie, Victoria Nuland, est arrivée hier à Kiev pour une visite de deux jours, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Elle a confirmé la position de Washington dans le conflit russo-ukrainien: les USA accordent une aide économique et financière à l'Ukraine en maintenant les sanctions contre la Russie.

Ce format de relations a d'abord été évoqué par la secrétaire américaine au Commerce Penny Pritzker lors de son passage à Kiev il y a deux semaines, qui a confirmé que Washington ne souhaitait pas s'impliquer dans le conflit russo-ukrainien sur le plan militaire. S'exprimant hier au Forum stratégique USA-Europe centrale, Victoria Nuland a annoncé qu'il n'y aurait pas de fournitures d'armes américaines en Ukraine.

Elle a expliqué qu'il était impossible de régler la situation dans le Donbass par la force: "Si la Fédération de Russie décidait de poursuivre dans la voie militaire, elle aurait l'avantage. L'armée russe sera toujours supérieure à l'armée ukrainienne par la force et le nombre. Toutefois, nous croyons que la pression exercée sur la Russie par les USA et l'Europe par le biais des sanctions affecte profondément l'économie russe".

Nuland s'est rendue aujourd'hui en visite d'un jour en Allemagne et compte s'entretenir après-demain avec les autorités finlandaises. Kiev souligne que Washington continue à donner le ton en termes d'attitude de l'Occident envers les événements ukrainiens.

Les Etats-Unis ont déjà fourni à l'armée ukrainienne des équipements de protection pour
100 millions de dollars et Washington étudie la possibilité d'en livrer encore pour 350 millions de dollars. De plus, comme l'avait annoncé la presse ukrainienne, des spécialistes du Pentagone sont arrivés à Kiev pour aider à organiser et à mettre en œuvre la réforme de l'armée afin d'améliorer son opérationnalité. Par ailleurs, des représentants de bataillons volontaires participant à l'opération "antiterroriste" dans le Donbass ont annoncé qu'ils attendaient l'arrivée d'instructeurs américains volontaires pour aider à former les combattants ukrainiens.

L'expert de l'Institut ukrainien de coopération euro-atlantique Vladimir Gorbatch pense que les USA ont bien défini leur ligne: "Une stratégie orientée sur une aide financière et économique à l'Ukraine tout en maintenant les sanctions contre la Russie. Le sujet du Donbass, où on ne perçoit aucune trêve (les parties ne lancent pas d'offensives mais les bombardements se poursuivent tous les jours et des gens meurent), sera visiblement reporté au printemps".

Le président ukrainien Piotr Porochenko a annoncé vouloir mettre en œuvre la stratégie de développement du pays d'ici 2020. Cependant, le plan de réformes concret dépendra du nouveau parlement, qui désignera le gouvernement d'ici le début de l'hiver. Une grande conférence des pays donateurs et un sommet d'affaires américano-ukrainien se tiendront à Kiev en décembre.

En prévision de l'évenement le président Porochenko et le premier ministre Arseni Iatseniouk ont montré leur cohésion aux hommes d'affaires en organisant la semaine dernière une réunion avec les représentants de compagnies faisant partie de l'European Business Association et de la Chambre de commerce américaine.

Les experts soulignent que l'Occident a décidé d'aider le gouvernement ukrainien et, si besoin, de le forcer à réaliser les réformes exigées par le Maïdan. Il ne s'agit pas uniquement du système judiciaire, policier ou fiscal, mais aussi de politique, dans le contexte des relations entre le gouvernement et la société. Si l'Ukraine surmontait la crise et commençait à se développer, alors les parties séparées du pays retourneraient sous sa juridiction, affirment les experts. Seule une guerre ouverte avec la Russie pourrait l'empêcher, selon eux. "L'Occident ne veut pas de cette guerre. Et il cherche à opposer, à un tel scénario, des mesures économiques", estime le politologue Igor Semivolos.

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