La Grèce ne soutiendra pas les sanctions antirusses

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Les ministres européens des Affaires étrangères se sont réunis d'urgence jeudi à Bruxelles pour évoquer le nouveau projet de sanctions antirusses, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

On s'attendait à ce que la liste noire des compagnies et des personnes physiques russes soit élargie, moins à ce que ces plans provoquent une franche indignation de certains pays d'Europe.

A la veille de cette réunion, le nouveau premier ministre grec Alexis Tsipras a exprimé par téléphone à la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini son mécontentement après la diffusion d'une déclaration au nom des chefs d’État et de gouvernement de l'UE menaçant Moscou de nouvelles sanctions. Le nouveau ministre grec des Affaires étrangères Nikos Kotzias a expliqué au Conseil de l'UE au niveau des ministres des Affaires étrangères que le durcissement des sanctions contre la Russie était contraire à la position du nouveau gouvernement hellénique.

L'Otan a complètement gelé la coopération avec la Russie à cause de la situation en Ukraine, et l'UE menace de décréter de nouvelles sanctions contre Moscou. Cette politique est-elle justifiée, selon vous?

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Grèce: le modèle européen selon Alexis Tsipras

Alexis Tsipras: Non, je ne suis pas d'accord avec une telle approche. Ces sanctions nuiraient à l'Europe. J'estime que l'UE ne doit pas adopter de sanctions contre la Russie, mais mener un dialogue et chercher ensemble avec Moscou une issue pacifique de la situation actuelle. J'ai expliqué à plusieurs reprises cette position officielle de notre partie aussi bien en Grèce qu'au niveau de l'UE.

Quelle sera la politique d'Athènes vis-à-vis de la Russie si votre parti arrivait au pouvoir?

Alexis Tsipras: Nous travaillons sérieusement sur une réorientation des relations entre nos pays pour les faire passer à un niveau stratégique. Nous avons une approche plus énergique de la politique étrangère de la Grèce, qui doit suivre plusieurs axes. En effet, notre pays est membre de l'UE et de l'Otan, mais nous pensons à la fois qu'il doit avoir sa propre politique indépendante vis-à-vis d'autres pays, au lieu d'obéir à des directives étrangères. Nous voulons que l'Europe unie travaille avec Moscou. C'est nécessaire pour créer un système de sécurité de l'Atlantique à l'Oural, impossible sur notre continent sans la Russie.

En dépit d'une aide financière conséquente obtenue par la Grèce de la "troïka" des créanciers, l'économie hellénique est dans une situation difficile. Quand faut-il s'attendre à la sortie de la Grèce de la récession?

Alexis Tsipras: Cet argent n'a pas été accordé à la Grèce pour sauver notre économie, mais pour sauver les banques européennes en faillite. Sur toute la somme d'argent allouée à Athènes dans le cadre du programme de sortie de crise, le secteur réel de l'économie n'a obtenu qu'environ 2%, le reste de l'argent a servi à rembourser les intérêts des crédits impayés accordés antérieurement.
Ce programme en question visait à détruire complètement tous les secteurs de l'économie grecque et sa base sociale. L'objectif n'était pas de sortir la Grèce de la crise, mais de la transformer en une colonie de dette. Au final, le pays a perdu sa confiance en soi et les Grecs se sentent aujourd'hui très humiliés.

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