Si les élections présidentielles se déroulaient dans un avenir proche, Vladimir Poutine obtiendrait 72% des voix, indiquent les résultats du sondage organisé par la Fondation "Opinion publique" du 31 janvier au 1er février. La popularité du chef de l'État a augmenté de 2% par rapport au mois de janvier et de 27% en glissement annuel.
Le leader du Parti libéral-démocrate Vladimir Jirinovski garde toujours la deuxième position avec 5% des voix et le chef du Parti communiste Guennadi Ziouganov est en troisième position avec 4%, dépassant le fondateur de la Plateforme civile Mikhaïl Prokhorov (2%). 9% des Russes ont reconnu n'avoir aucune volonté de voter, et 1% des personnes sondées ont admis vouloir gâcher leur bulletin électoral.
La cote de popularité du parti Russie unie, qui a grimpé il y a un an suite aux Jeux olympiques de Sotchi et le rattachement de la Crimée à la Russie, reste toujours à un niveau presque sans précédent. Si les élections législatives se déroulaient aujourd'hui, le parti au pouvoir aurait obtenu 56% des voix, alors que son soutien électoral s'était chiffré à 38% il y un an. Cette tendance est également prouvée par le sondage du Centre Levada, selon lequel la popularité du parti est actuellement de 44% contre 28% en février 2014.
D'après Alexeï Makarkine, vice-président du Centre de recherches politiques, les résultats du sondage indiquent que contrairement à d'autres États, la crise, en Russie, ne fait que pousser les citoyens à se rallier autour de leur leader. "Quelle est la réaction à la crise dans les pays possédant une démocratie concurrentielle? s'interroge-t-il. Ils accusent le pouvoir actuel de tous les maux et se tournent vers l'opposition. Mais en Russie les gens se rallient autour du pouvoir en temps de crise, même si la majorité accuse les autorités de ce qui s'est passé, tout comme c'était le cas en 2008". Il l'explique par plusieurs facteurs: "Tout d'abord, les Russes n'ont aucune alternative. Même ceux qui votent pour Jirinovski ou Ziouganov ne veulent pas en vérité leur arrivée au pouvoir. Ensuite, l'espoir s'est renforcé après le rattachement de la Crimée: c'était un succès. Enfin, les gens ne sont tout simplement pas prêts à porter la responsabilité d'un nouveau dirigeant. Ils craignent que s'ils tentaient aujourd'hui de choisir un nouveau leader, ils se tromperaient ou seraient dupés. Alors même qu'il existe déjà un président qui sera capable de donner des réponses et des solutions".
La cote de popularité du président restera donc très élevée pour longtemps malgré la situation économique difficile: "A mon avis on va bientôt chercher des responsables à la crise, et la popularité de tout le monde va chuter — sauf celle du président. Beaucoup vont servir de paratonnerre pour le président, qui conservera longtemps sa cote de popularité grâce aux facteurs ci-mentionnés".