La Hongrie campe sur ses positions

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Aujourd'hui, le président russe Vladimir Poutine se rend à Budapest en visite officielle pour évoquer l'avenir des relations russo-hongroises avec le premier ministre Viktor Orban, écrit mardi le quotidien Kommersant.

An engineer oversees the gas distribution system in Kiskundorozsma, 170 kilometres south of Budapest, January 15, 2015. - Sputnik Afrique
Poutine en Hongrie: le gazoduc Turkish Stream au menu de la visite
Dès le début de la crise ukrainienne, la Hongrie a occupé une position unique en son genre pour un pays membre de l'UE: Viktor Orban a critiqué à plusieurs reprises les sanctions contre la Russie et n'a pas renoncé à la signature prévue, avec la Russie, d'un nouvel accord gazier. Les négociations d'aujourd'hui doivent déterminer si, malgré les pressions de l'UE, le gouvernement hongrois est prêt à poursuivre une politique répondant aux intérêts de la Russie.

La visite précédente de Vladimir Poutine en Europe remonte à quatre mois: en octobre, le président russe avait visité la Serbie avant de prendre part au sommet du forum Asie-Europe (ASEM) à Milan. Un accueil aussi chaleureux qu'à Belgrade l'attend en Hongrie. Depuis que le gouvernement de Viktor Orban a proclamé une politique d'"ouverture à l'Est" en 2010, les relations entre Budapest et Moscou se sont nettement améliorées. Parmi les dernières réussites figure la signature, au début de l'année 2014, de l'accord sur la construction des nouvelles unités de la centrale nucléaire de Paks, pour laquelle Moscou a accordé à Budapest un crédit de 10 milliards d'euros. Un nouvel accord important doit porter sur la fourniture de gaz russe en Hongrie — qui est annoncé comme le sujet principal des négociations de Viktor Orban et Vladimir Poutine.

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L'opposition hongroise a prévenu qu'un nouveau contrat à long terme augmenterait la dépendance énergétique de la Hongrie envers la Russie. Le contrat actuel expire cette année et la meilleure solution, selon les opposants politiques de Viktor Orban, serait de passer aux sources alternatives, notamment au gaz norvégien et roumain. Or, le Premier ministre insiste sur le fait que c'est le gaz russe qui assurera la sécurité énergétique de la Hongrie. Au gouvernement hongrois, on précise qu'en raison du caractère imprévisible des prix mondiaux du gaz les ministres voudraient conclure avec Moscou un contrat "le plus flexible possible".

Viktor Orban souligne constamment son euroscepticisme en glissant qu'il est toujours le bienvenu à Moscou. L'été dernier, le chef du gouvernement a provoqué l'indignation de Bruxelles en déclarant sa volonté de construire un "état non libéral, basé sur les traditions nationales" comme la Russie, la Chine ou la Turquie. En outre, M. Orban a dénoncé à plusieurs reprises les sanctions antirusses, même si lors de la prise de décision à ce sujet la Hongrie n'a jamais exercé son droit de veto.

Cette politique d'équilibre vise à la fois à ne pas perdre les privilèges accordés par l'adhésion de la Hongrie à l'UE et à l'Otan et d'obtenir le maximum de l'amitié avec la Russie. Mais si auparavant un tel louvoiement fonctionnait pour le Premier ministre hongrois avec plus ou moins de succès, aujourd'hui, dans le contexte de la crise ukrainienne, il devra sans doute choisir: l'Europe ou la Russie. Piotr Kreko, chef du centre analytique Political Capital, a notamment déclaré à Kommersant: "En temps de paix, la politique de louvoiement a plus de chances d'exister. Si l'Europe se sent en sécurité, elle ferme les yeux sur une amitié comme celle entre Orban et Poutine. Mais avec la crise est revenue la logique de la Guerre froide, qui a forcé les Français à suspendre le contrat de livraison des Mistrals en Russie et qui pousse aujourd'hui les Hongrois à choisir leur camp. La politique d'équilibre ne marche pas dans ce cas-là".

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