L'Union européenne veut non seulement "réconcilier" les parties et mener l'accord gazier d'hiver jusqu'au bout, mais évoquer également les conditions d'un nouvel accord temporaire. La partie russe n'était manifestement pas prête aux négociations sur un "accord gazier été" mais avait apporté des propositions concernant l'approvisionnement en gaz du Donbass sans la participation des autorités de Kiev.
Le 23 février, Naftogaz d'Ukraine accusait Gazprom d'enfreindre les termes du contrat. La veille en effet, le holding russe avait livré moins de gaz que Naftogaz en avait commandé. Les représentants de Gazprom expliquaient cette situation par le non-versement du prépaiement pour mars de la part de l'Ukraine et par son intention d'étirer la quantité payée pour une durée la plus longue possible. Le 27 février, Naftogaz versait un prépaiement supplémentaire de 15 millions de dollars. Cependant, selon le ministre russe de l'Énergie Alexandre Novak, même en consommant de manière très économique le gaz payé (environ 10 millions de mètres cubes par jour), l'Ukraine n'aurait du gaz que jusqu'au 7 mars dans le meilleur des cas.
Les négociateurs ont également évoqué hier un autre thème tout aussi pertinent: les fournitures de gaz dans les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk (DNR et LNR). Rappelons que le 18 février, l'opérateur ukrainien Naftogaz avait suspendu l'approvisionnement en gaz de ces régions, et Gazprom avait accepté d'y livrer directement 12 millions de mètres cubes de gaz par jour. La compagnie ukrainienne avait refusé de payer ce gaz car les terminaux de réception n'étaient pas indiqués dans la requête.
Selon Alexandre Passetchnik, cette question ne sera pas réglée rapidement car le problème est principalement politique et demande une implication plus importante des dirigeants.