Après son entretien avec le gouvernement colombien, Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou et Bogota avaient une "approche commune des problèmes clés de l'ordre mondial". Il a remercié ses interlocuteurs pour leur "position pesée sur la crise ukrainienne" et averti, quant à la situation au Venezuela: "C'est aux Vénézuéliens de régler leurs propres problèmes, sans ingérence extérieure, menaces ou sanctions unilatérales illégitimes".
La situation a commencé à changer avec l'arrivée au pouvoir de Juan Manuel Santos, premier dirigeant colombien à rencontrer le président russe — en juillet 2014 en marge du sommet des Brics au Brésil.
Le ministre russe a tout particulièrement mentionné la situation en Ukraine: "Nous apprécions la position pesée de la Colombie concernant la crise en Ukraine". Il souligne également que la Colombie n'a pas adhéré aux sanctions antirusses. De plus, Moscou met l'accent sur le soutien régulier par Bogota des initiatives russes sur l'arène internationale. Selon Sergueï Lavrov, Moscou et Bogota adoptent également une position commune vis-à-vis de la crise au Venezuela.
Les parties ont aussi soulevé des questions économiques. Les échanges entre la Russie et la Colombie se sont élevés à 375 millions de dollars en 2014. Sachant que les exportations russes ont augmenté de 2,1% (jusqu'à 234,9 millions de dollars), tandis que les importations de Colombie ont chuté de 4,6% (jusqu'à 140,2 millions de dollars). Malgré cela, Moscou et Bogota sont persuadés que la Colombie a des produits à proposer aux consommateurs russes, notamment dans le contexte des sanctions de rétorsion contre les marchandises de l'UE et des USA. Les principaux secteurs de coopération bilatérale sont l'énergie et l'exploitation pétrolière et gazière, explique à RIA Novosti le directeur du département Amérique latine du Ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Chtchetinine. De plus, selon lui, la Colombie et la Russie comptent créer prochainement une base de données afin d'échanger des informations permettant de contribuer à l'activité des petites et moyennes entreprises des deux pays.
L'adhésion de Bogota à la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) pourrait également contribuer au développement économique de la Colombie et de ses relations avec la Russie. Le pays est inscrit sur la liste d'attente pour y adhérer, mais pour l'instant un moratoire pèse sur l'expansion de l'organisation.