Chine et Russie font front commun face au cybercrime

© Flickr / Yuri SamoilovChina is defending its proposed cybersecurity laws as "beyond reproach" in the wake of harsh criticism from the US - criticism that the state -run Xinhua news agency called "arrogance and hypocrisy."
China is defending its proposed cybersecurity laws as beyond reproach in the wake of harsh criticism from the US - criticism that the state -run Xinhua news agency called arrogance and hypocrisy. - Sputnik Afrique
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La coopération russo-chinoise fait un nouveau pas en avant: le projet d'accord intergouvernemental entre la Russie et la Chine sur la coopération dans le domaine de la sécurité informatique internationale a été rendu public hier, écrit jeudi le quotidien Kommersant.

Il pourrait être signé le 8 mai lors de la visite du président chinois Xi Jinping à Moscou. Une source proche du Kremlin y voit un document "crucial". La Russie et la Chine s'engagent à ne pas s'attaquer dans l'espace cybernétique, ainsi qu'à s'opposer ensemble à l'utilisation de technologies modernes pour s'ingérer dans les affaires internes, porter atteinte à l'ordre public et déstabiliser la situation politique intérieure et socioéconomique des États.

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Moscou et Pékin comptent lutter contre ces menaces en créant des canaux de contact entre les structures de force (avant tout les forces de l'ordre) et les centres nationaux de réaction aux incidents informatiques, en échangeant des informations et des technologies ainsi qu'en coopérant pour assurer la sécurité de l'infrastructure informatique stratégique comme les sites du secteur de la défense, nucléaire et de transport.

La Russie et la Chine ont également l'intention d'adopter une position commune sur la sécurité informatique à l'Onu et l'Union internationale des télécommunications (UIT). Le texte indique que les parties portent un regard identique sur plusieurs points fondamentaux et parle de l'extension du principe de souveraineté étatique sur les segments nationaux d'internet. Il stipule également que les parties prônent "l'internationalisation des systèmes de contrôle d'internet et la garantie de droits équitables des États pour participer à ce processus". Ces deux points vont à l'encontre de la position de Washington, qui nie l'existence de segments nationaux d'internet et n'estime pas nécessaire de donner davantage de droits à d'autres gouvernements, lui-même exerçant une forte influence sur le système de contrôle du web par le biais d'un contrat avec ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers, autorité de régulation d'internet).

D'après Vitali Kabernik, expert de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO), sous sa forme actuelle le projet d'accord est plutôt une déclaration d'intention. "Le texte précise qu'il servira de base pour élaborer des accords interministériels concrets, mais pour l'instant il s'agit d'un document générique qui n'engage à rien", explique l'expert. Sachant que si tout ce qui est décrit dans ce projet d'accord était mis en œuvre, la coopération entre les polices et les services de renseignement des deux pays serait vraiment très étroite. Mais les Chinois pourraient vouloir apporter des changements au document — cette possibilité étant prévue par le projet. "Les positions de la Russie et de la Chine sur les questions de sécurité informatique et la gestion d'internet ne sont pas unanimes à 100%", précise-t-il.

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C'est également le point de vue d'Oleg Demidov, consultant du Centre PIR: "Il est important pour Moscou que la Chine bascule de son côté en ce qui concerne la gestion d'internet, à savoir le placement des processus d'affaires sensibles sous la juridiction des organisations internationales, comme l'UIT (au lieu de l'ICANN). "Ce n'est pas une tâche facile — la Chine est très pragmatique sur ce plan, d'une part en soutenant sur papier les initiatives d'internationalisation du contrôle d'internet, et de l'autre en coopération de plus en plus active avec la communauté technique mondiale et l'ICANN — antagonistes naturels à l'approche russe", explique Oleg Demidov.

Toutefois, d'après l'expert du Centre Carnegie de Moscou Alexandre Goubarev, "la Chine est tout aussi préoccupée que la Russie par les agissements des USA dans le cyberespace". "Les valeurs de Moscou et de Pékin sont effectivement proches, basées sur la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures. Tout comme en Russie, les renseignements en Chine sont des acteurs sérieux dans les discussions et son persuadés que les USA veulent utiliser internet pour soutenir des groupes antigouvernementaux C'est pourquoi, dans ce domaine, Moscou et Pékin ont un grand potentiel pour adopter une approche commune", conclut-il.

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