Des sources au Conseil de l'Europe sont persuadées qu'en dépit de la crise dans les relations entre Moscou et l'Occident, il reste toujours une large marge pour la coopération. Par exemple dans le domaine de la sécurité. "Les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de l'UE ont évoqué lundi à Bruxelles les mesures pour lutter contre l'immigration clandestine en Europe. Le lendemain, certains de ces ministres ont participé à la réunion du comité du Conseil de l'Europe où il était également question de la sécurité dans la "Grande Europe", qui comprend l'UE mais aussi la Russie, la Turquie et l'Ukraine.
Selon une source de la délégation russe le Conseil de l'Europe et, personnellement, son secrétaire général Thorbjorn Jagland, adoptent une position raisonnable dans leurs relations avec la Russie, mais l'atmosphère qui règne à l'APCE se propage tout de même sur le Conseil de l'Europe.
Sergueï Lavrov a appelé hier cette institution à contribuer au règlement pacifique de la crise en Ukraine. Plus tôt, après son entretien avec Thorbjorn Jagland, le ministre russe l'avait remercié pour les récentes initiatives du Conseil de l'Europe comme l'adoption d'un plan d'actions pour soutenir la démocratie et la primauté du droit en Ukraine, la création sur place de centres consultatifs pour éclaircir le processus de décentralisation, la connexion de la Commission de Venise à l'analyse de la législation ukrainienne, ainsi que la formation d'un groupe spécial pour analyser les enquêtes menées par les autorités ukrainiennes sur les événements qui se sont produits sur le Maïdan et sur la tragédie du 2 mai 2014 à Odessa. Le ministre russe a déclaré hier que le mandat du groupe devait être élargi pour enquêter sur d'autres crimes commis en Ukraine depuis un an.
La réunion de Bruxelles a également porté sur la lutte contre le terrorisme, qui unit tous les pays membres selon des sources au Conseil de l'Europe. Les ministres ont approuvé hier le texte du protocole annexe à la Convention du Conseil pour la prévention du terrorisme de 2005. Il engage les pays membres à poursuivre pénalement la participation aux groupes terroristes, les voyages à l'étranger dans le but de commettre des attentats et la formation de terroristes potentiels.
Néanmoins, les experts pensent que les possibilités de coopération entre Moscou et les pays européens dans le cadre du CMCE sont limitées.