La normalisation des relations entre ces deux États des Balkans a une importance cruciale pour la stabilité de la région, menacée de nouveau par un conflit armé.
La veille de sa visite, Aleksandar Vucic a déclaré qu'il partait à Tirana pour "construire de bonnes relations et surmonter les différends" pour que "la Serbie ne connaisse pas la même situation qu'à Kumanovo en Macédoine", où viennent d'éclater des affrontements armés entre des policiers macédoniens et des rebelles albanais.
Néanmoins, à l'approche de cette visite les deux dirigeants ont confirmé leur disposition à normaliser les relations bilatérales.
L'Occident pousse également la Serbie et l'Albanie à la réconciliation. Les deux pays sont candidats à l'adhésion à l'UE et Aleksandar Vucic a affirmé récemment que c'était un "chemin sans retour". Après sa visite à Tirana, le premier ministre serbe s'envolera vers les USA pour une visite de cinq jours où il s'entretiendra avec le vice-président Joe Biden pour rapporter s'il a trouvé un terrain d'entente avec le premier ministre albanais. De sa réponse dépendront les investissements américains et le soutien politique promis à Belgrade.
Récemment, Aleksandar Vucic a annoncé que des amendements seraient apportés à la Constitution serbe pour réduire le nombre de députés. Mais les experts et les politiciens serbes sont persuadés qu'il s'agit seulement d'un prétexte pour rayer du préambule de la Constitution la mention du Kosovo comme partie de la Serbie — ce qui ouvrirait alors la voie à la normalisation totale des relations entre la Serbie et l'Albanie et le chemin de l'UE pour la Serbie.