Gazprom est aujourd'hui prêt à toutes les concessions pour ne pas faire traîner les négociations avec les autorités turques. La perspective de rediriger le gazoduc vers la Bulgarie pourrait changer cette posture défavorable.
La Russie souhaite aujourd'hui cesser le transit via l'Ukraine et tente de construire un itinéraire alternatif pour les livraisons en Europe — il s'agissait d'abord du projet South Stream, dont la destination finale était l'Autriche mais qui avait été stoppé en raison de divergences avec l'UE. Le holding russe construit actuellement le gazoduc Turkish Stream pour acheminer le gaz jusqu'à un hub à la frontière gréco-turque. Toutefois, aucun contrat contraignant n'a encore été signé.
A moyen terme, la Russie pourrait partager le nouveau Nabucco avec d'autres exportateurs, par exemple l'Iran, qui était étudié comme fournisseur via ce gazoduc. Après tout, les fournitures de gaz iranien en Europe pourraient reprendre prochainement avec la levée des sanctions économiques internationales contre Téhéran.
À l'heure actuelle, la Russie est effectivement prête à rejoindre tout projet pouvant au moins partiellement réduire le transit ukrainien — ainsi, fin mai, l'ambassadeur de Russie auprès de l'UE Vladimir Tchijov n'a pas écarté la possibilité d'une participation de Moscou au gazoduc transadriatique.