Banque asiatique d'investissement: un nouveau-venu qui change la donne

© REUTERS / Jason LeeA worker decorates a lectern for a signing ceremony of articles of agreement of the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), at the Great Hall of the People in Beijing, June 29, 2015.
A worker decorates a lectern for a signing ceremony of articles of agreement of the Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), at the Great Hall of the People in Beijing, June 29, 2015. - Sputnik Afrique
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Un nouvel acteur entre sur la scène financière mondiale - la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures

Compte tenu du montant de sa contribution, la Russie est devenue le troisième plus grand participant de la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB). L'accord portant sa création a été signé lundi dernier à la Maison du Peuple à Pékin par les représentants de 57 pays. Cette nouvelle institution pourrait potentiellement devenir un concurrent sérieux à des structures financières internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Cependant, les experts font remarquer que pour l'instant, la AIIB est axée sur les projets asiatiques, même si ses ambitions dépassent clairement les limites d'une seule région.

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Rappelons que l'idée de la création de la AIIB a été avancée en octobre 2013 par le président chinois Xi Jinping. Avant tout, la AIIB est conçue pour stimuler l'interaction financière dans la région Asie-Pacifique, faciliter la réalisation de projets d'infrastructure, et contribuer à l'élargissement des processus d'intégration.

L'accord signé le 29 juin entrera en vigueur avant la fin de l'année en cours, lorsqu'il sera ratifié par les pays membres, et la banque commencera son travail à partir de 2016. Ses actifs s'élèvent à 100 milliards de dollars, dont 29,78 milliards de dollars ont été investis par le contributeur principal — la Chine, 8,37 milliards de dollars — par l'Inde et 6,54 milliards de dollars — par la Russie. Ainsi, Moscou est propriétaire de 5,92% des voix et de 7,5% des actions, soit 65 362 actions de la banque. La Chine et l'Inde ont respectivement reçu 20,06% et 7,5% des voix et 30,34% et 8,52% des actions.

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Les pays de la région Asie-Pacifique doivent représenter au total 75% des actifs au minimum, mais les 25% restants des actionnaires peuvent inclure tout pays du monde. Pour l'instant, la plus grande contribution parmi les pays non-asiatiques a été faite par l'Allemagne — 4,5 milliards de dollars.

Par ailleurs, le statut de principal contributeur confère à la Chine certains privilèges. Le vice-ministre chinois des Finances, Shi Yaobin, a déclaré à l'agence d'information Xinhua que la Chine ne cherchait pas à obtenir un droit de veto à la banque. Cependant, plus tard, l'agence d'information Bloomberg, se référant à l'accord publié par le ministère chinois des Finances, a rapporté que Pékin allait tout de même obtenir le droit de bloquer les décisions de la AIIB qui requièrent la majorité des trois quarts. L'agence souligne que la Chine pourra utiliser ce droit pour l'élection du président de la banque, la répartition des actions et réserves dans l'institution financière et pour la définition de la politique d'investissement de la banque.

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Les experts notent qu'auparavant, une des organisations financières internationales axées sur l'infrastructure les plus actives à l'égard de la Russie était la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Mais pour des raisons géopolitiques, elle n'a pas réussi à devenir capable de contribuer pleinement au développement de l'infrastructure russe: la part de la Russie en 2014 ne représentait que 1% de ses crédits. Désormais, les experts espèrent que la nouvelle banque sera en mesure de s'acquitter de cette tâche.

Le vice-ministre russe des Finances Sergueï Stortchak, qui a participé à la signature de l'accord, a déclaré que les prêts financiers de la AIIB seraient moins coûteux pour les entrepreneurs russes que les crédits fournis par d'autres sources. "Mais il est trop tôt pour spéculer sur les chiffres exacts", dit-il. Selon lui, la AIIB "pourrait représenter un grand intérêt pour l'Extrême-Orient et la Sibérie, étant donné le rôle que les relations russo-chinoises jouent dans le développement de cette région".

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