Ukraine: douze heures de négociations pour rien

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Après douze heures de pourparlers aucun accord n'a été trouvé sur le retrait des chars et de l'artillerie de la ligne de démarcation dans le Donbass, écrit mercredi 5 août le quotidien RBC.

L'armée officielle et les rebelles séparatistes s'accrochent au contrôle des villages qui leur donnent une supériorité tactique.

L'échec des négociations a été rapporté par le représentant spécial de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Martin Sajdik. Ce dernier a annoncé aux journalistes que les parties n'avaient pas réussi à trouver de terrain d'entente au moins sur trois questions: le paraphe de l'accord sur le retrait des chars et des armements d'un calibre inférieur à 100 mm de la ligne de démarcation; les délais et la portée d'application de la loi sur le statut particulier du Donbass; et l'organisation d'élections locales dans les républiques de Donetsk et de Lougansk autoproclamées. Les représentants de ces républiques participaient aux négociations trilatérales (OSCE-Russie-Ukraine). Dans le même temps, plusieurs groupes de travail créés par les participants aux consultations se sont réunis à Minsk.

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Les représentants de Donetsk et de Lougansk, Denis Pouchiline et Vladislav Deïnego, tiennent la délégation ukrainienne pour responsable de l'échec des négociations, qui aurait exigé d'ajouter des points supplémentaires aux accords déjà convenus.

Le plan de retrait du matériel militaire a été globalement accepté lors des négociations de Minsk du 21 juillet. Le porte-parole de l'OSCE Ivica Dacic avait alors annoncé un "accord pratique" sur les armes, les républiques autoproclamées s'étaient dites prêtes à retirer unilatéralement leur matériel à 3 km de la ligne de contact. Mais aucun document n'avait été signé.

Comme l'a noté l'ancien chef adjoint d'état-major des forces armées d'Ukraine Igor Romanenko, le processus de démilitarisation devrait commencer par Chirokino "de manière réfléchie, sans rendre les positions stratégiques". "Le projet pilote de démilitarisation pourrait ensuite être mis en œuvre sur des zones plus actives du front — Avdeevka, Gorlovka, Peski (près de Donetsk)", estime le militaire à la retraite.

"Ces territoires ont une importance tactique pour les deux parties, qui ne se font absolument pas confiance", explique Dmitri Mourakhovski, analyste militaire russe et colonel de réserve. Les affrontements entre sections et compagnies s'y poursuivent, témoigne-t-il.

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Les négociations, bloquées sur le retrait des armements, ont avancé toutefois sur d'autres questions. Le groupe de travail pour les réfugiés a notamment convenu d'échanger les listes des individus retenus.

Le groupe de travail sur l'économie a obtenu de meilleurs résultats: les parties ont mis au point un calendrier pour le déminage des voies ferroviaires entre Nikitovka et Maïorsk, un axe vital pour la reprise des fournitures de charbon aux centrales ukrainiennes, alors que l'OSCE a obtenu un mandat pour examiner un site d'approvisionnement en eau sur le territoire des deux républiques autoproclamées.

D'après Martin Sajdik, le travail sur le retrait des armements se poursuivra à des formats de niveau inférieur au groupe trilatéral, au sein du groupe de travail sur les questions politiques. Les réunions commenceront mardi.

Toutefois, la partie ukrainienne a annoncé hier une initiative susceptible de bloquer complètement les négociations: le président ukrainien Piotr Porochenko s'est prononcé pour la création d'un groupe de travail supplémentaire pour le retour des soldats ukrainiens dans les zones de la frontière russo-ukrainienne contrôlée par les insurgés.

"L'initiative ukrainienne contredit complètement la feuille de route — les points des accords de Minsk sont remplis dans un certain ordre, et le transfert du contrôle de la frontière fait partie des derniers", précise Dmitri Mourakhovski.

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