Crise des réfugiés: la Finlande fait bande à part

© AP Photo / Heikki SaukkomaaLe président finlandais Sauli Niinistö
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Devant l'Assemblée générale des Nations unis, le président finlandais Sauli Niinistö a critiqué les méthodes utilisées pour régler la question des réfugiés dans les pays de l'UE.

Helsinki confirme ainsi que sa position est loin de concorder avec celle des autres pays de l'UE.

La Finlande avait été le seul pays d'Europe occidentale à ne pas soutenir la proposition de la Commission européenne sur la répartition des réfugiés dans les pays de l'UE selon une logique de quotas. Sauli Niinistö a souligné que proportionnellement, les Finlandais acceptaient déjà un très grand nombre de personnes en demande d'asile. "Ne pas aider, ce n'est pas notre voie. Mais nous devons trouver des moyens plus efficaces et stables pour aider ceux qui en ont besoin", a-t-il expliqué.

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La déclaration du président finlandais intervient en pleine détérioration des relations avec la Suède, allié traditionnel du pays des mille lacs. Le ministre finlandais des Affaires étrangères Timo Soini a ainsi exigé de stopper le flux de réfugiés transitant par le pays voisin à destination de la Finlande. "La position des autorités suédoises encourage les groupes faisant du trafic illicite d'êtres humains, ainsi que les organisations terroristes qui financent le voyage des réfugiés en Europe", affirme le chef de la diplomatie finlandaise.

Timo Soini, en effet, est le chef de file du parti populiste Vrais Finlandais qui avait promis à ses électeurs de réduire fortement l'immigration pendant la campagne des dernières législatives. Devenu ministre des Affaires étrangères il a dû, oubliant la politesse diplomatique, tenir ses promesses de campagne. Contrairement à ses voisins d'Europe du Nord, la Finlande a donc mené une politique migratoire très intransigeante. Seulement 3.651 personnes y ont déposé une demande d'asile l'an dernier, ce qui est largement inférieur par rapport aux autres pays scandinaves.

Néanmoins, selon les estimations du premier ministre finlandais Juha Sipilä, près de 50.000 réfugiés arriveront cette année en Finlande, essentiellement de Syrie et d'Irak. En termes de migrants par habitant, ce ratio est supérieur, par exemple, à l'Allemagne. La plupart des Finlandais n'y sont pas prêts. Le pays traverse déjà une profonde crise économique liée en grande partie aux sanctions de l'UE contre la Russie et à l'affaiblissement du rouble, et les Finlandais estiment qu'ils ne peuvent pas se permettre un fardeau supplémentaire.

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Les Vrais Finlandais, soutenus par une partie des représentants d'autres partis parlementaires, exigent du gouvernement la fermeture des frontières jusqu'à ce que l'UE mette en place une aide aux réfugiés dans les zones de conflits ou dans les pays de l'UE les plus proches.

En attendant, reste à persuader Stockholm de stopper le "transit suédois". Le ministre suédois de l'Intérieur Anders Ygeman a répondu à la critique finlandaise en affirmant que l'accueil de réfugiés était une question de respect des droits de l'homme. Mais, selon les médias suédois, la demande d'Helsinki a été entendue. La police du royaume a reçu l'ordre à partir de cette semaine d'arrêter les clandestins en leur imposant un ultimatum: soit ils déposent une demande d'asile, soit ils seront placés en isolement, puis expulsés du pays.

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