Le sénateur du Vermont Bernie Sanders et l'ex-gouverneur du Maryland Martin O'Malley ont appelé à coopérer avec la Russie contre les extrémistes tandis qu'Hillary Clinton, favorite de la future course présidentielle, espère que Moscou et Washington "réussiront à trouver un terrain d'entente sur le règlement du conflit syrien". En toile de fond du débat: le scandale qui a failli éclater entre Sanders et Clinton à cause du piratage d'une base de données de l'ex-secrétaire d'État par l'équipe de son rival.
Bernie Sanders estime qu'il faut d'abord éliminer Daech avant de songer à changer le pouvoir en Syrie. Et bien que le président Bachar al-Assad soit un "dictateur", ce sont bien les islamistes qui sont derrière les attentats de Paris et l'avion russe dans le Sinaï. Le renversement d'Assad "entraînerait un vide du pouvoir qui serait immédiatement comblé par les terroristes", selon lui. "Il est dommage que Clinton soit obsédée par le changement de régime sans se rendre compte des conséquences", pense Bernie Sanders, cité par le Washington Post. O'Malley a, pour sa part, appelé à créer de "nouvelles coalitions" pour vaincre Daech.
Sanders a critiqué Clinton pour ses liens avec Wall Street. "Wall Street a trop de pouvoirs. C'est une menace pour l'économie", a-t-il souligné. "Je voudrais être sûre que nous contrôlons le pouvoir des super-riches", a répondu la femme politique, qui a affirmé vouloir construire une "économie pour tous" — d'où son intention de coopérer avec les entreprises.
Dans le même temps, le Comité national du parti démocrate a bloqué l'accès de Sanders à la base de données des électeurs après qu'un membre de son équipe a piraté une base de données similaire de Clinton. Le QG de Sanders a saisi la cour fédérale pour demander de réactiver son accès, au risque de rencontrer des problèmes pour participer à la course électorale. Au final, le hacker a été licencié et le candidat a présenté ses excuses à Clinton.